Il est vraisemblable que le monde de la santé va subir différentes révolutions dans les 5 années à venir, et si nous, médecins, ne voulons pas finir dans le foss.é il ne faut pas rater le virage qui s’amorce.
Vous avez vu l’indifférence complète dans laquelle se mure le gouvernement pour ne pas répondre à nos inquiétudes, et nous imposer un système où nous serons asservis pour imposer une maitrise comptable des dépenses de santé, au détriment de notre qualité de travail et de la qualité des soins, sans parler du secret médical malmené, du retour des lettres-clefs « flottantes », d’une probable « privatisation » de l’assurance maladie, de la médecine à plusieurs vitesses (les « sur complémentaires » notamment) … Vous avez vu les liens d’intérêts qui unissent les mutuelles qui sponsorisent des économistes, qui pondent des travaux que le gouvernement traduit en projet de loi ; et le même gouvernement crée une institution pour représenter les patients mais qui ne peut contester la position de l’Etat car elle en est entièrement dépendante pour son financement. Vous avez vu les alliances hétéroclites de la carpe, du brochet et du lapin, dans le désordre du CISS, de la CFDT et de la Mutualité Française. Vous avez vu la différence de traitement médiatique que l’opposition politique a faite entre la Loi Santé et la réforme du collège, la première n’étant pas moins grave que la seconde, mais ayant été , je trouve, occultée par les leaders de droite. Vous avez vu la propagande gouvernementale, les émissions de radio ou de télévision qui donnent trop rarement la parole aux vrais opposants à la loi, mais où on se retrouve entre personnes ayant des intérêts communs. Donc vous avez constaté comme moi que nous sommes seuls, que le syndicalisme classique n’a pas réussi à nous sortir de l’ornière, que nous sommes trop faibles pour nous opposer à ceux qui veulent nous tondre la laine sur le dos. Et demain avec les nouvelles lois mises en place (tiers payant, conventionnement individuel, réseaux de soins …), cela sera encore pire.
Nous devons réinventer la médecine libérale qui a été créée en 1927, et les bouleversements survenus depuis sont légion. L’organisation de notre société, le monde politique, le monde financier, sont devenus beaucoup plus complexes, souvent difficilement compréhensibles et nous avons par miracle réussi à garder notre organisation artisanale mais ce temps est révolu. Personnellement, la seule solution que je vois c’est une nouvelle organisation de notre profession, une organisation qui ne remette pas en cause les institutions existantes (URPS, syndicats, Ordre …), mais qui au contraire leur donne encore plus de poids. Par chance, l’organisation dont je rêve, a déjà été inventée par le Dr Mohtadi et est en train de se mettre en place dans le Finistère et ailleurs par le biais d’associations de médecins qui s’appellent CODTS pour l’instant mais peuvent s’appeler autrement. C’est une idée simple mais bien souvent ce sont les meilleures : dans chaque secteur de santé (à définir au cas par cas, localement), une association de médecins fonctionnant sur un mode démocratique, un médecin = une voix.
- Elles permettraient aussi de nous sortir de notre isolement créé par les études et notre mode de travail, et de mieux nous connaitre, nous comprendre et donc de mieux travailler ensemble.
- Elles nous permettraient aussi de mieux communiquer vers les médias, de pouvoir nous compter en temps de grève …
- Elles seraient une force de résistance, de solidarité, pour nous empêcher d’être écrasés par un conventionnement sélectif, par des réseaux de soins qui nous mettraient en concurrence, qui nous permettraient de résister à des mesures que nous jugerions incompatibles avec notre exercice ou avec notre déontologie
- Elles seraient enfin et surtout des forces de proposition et d’organisation, une « boite vide » où chacun apporte son expérience, ses idées aux autres, chacun pouvant soumettre à ses confrères n’importe quel projet, et le faire vivre à la seule condition de convaincre ses pairs (par rapport aux coordinations, ces associations se veulent pérennes, en s’inscrivant dans la durée et pas seulement en réaction à un problème ponctuel) Leur autonomie, leur proximité avec le terrain, leur permettra de proposer des solutions locales, aux problèmes locaux avec une adaptabilité bien plus grande que n’importe quel décision prise à Paris et imposé aux villes comme aux campagnes, au Nord comme au Sud. Leurs interconnexions entre généralistes et spécialistes, entre différents territoires leur donnera suffisamment de force pour faire contrepoids aux décisions autoritaires qui pourraient nous être imposées sans concertation, et nous rendre incontournables dans les décisions à prendre.
Des organisations sont à inventer pour faire remonter les avis … et des outils informatiques existent pour organiser une véritable démocratie dans notre métier, et ne plus être là aussi dépendant d’un Etat qui nous impose des élections au plus mauvais moment, et, de plus nous les facture au prix fort. Une chance pour les syndicats, et non un ennemi J’ai vu sur les réseaux sociaux des accusations de récupération de ces associations et autres coordinations, mais c’est se méprendre sur le cœur du problème, le syndicalisme médical est menacé dans son essence même et il doit lui aussi s’adapter aux changements sous peine de disparaitre ou de subsister seulement comme faire valoir de tutelles toutes puissantes. Et je rêve que les syndicats, qui ont tout à gagner avec ces associations, acceptent et aident ces associations locales Car les syndicalistes sont des personnes qui donnent déjà de leur temps pour améliorer et défendre notre métier, qui sont souvent pleines d’énergie pour monter et défendre des projets, ou pour trouver localement des collègues capables de le faire Ces CODTS permettraient aux syndicats d’ :
- Avoir un contact et des remontées directes des médecins de terrain, que les syndicats sont censés défendre
- Avoir un contact direct pour convaincre les médecins de terrain de leur point de vue et de leurs actions
- Avoir des décisions appliquées comme un seul homme par territoire de santé
- Avoir une vraie représentativité, de tout le corps médical, et pas seulement des médecins syndiqués
- Pouvoir faire voter les médecins et ratifier les décisions syndicales là encore pour avoir plus de poids De même, tous les médecins de France et de Navarre qui se plaignent de leurs conditions de travail, qui contestent les décisions prises, qui ne se reconnaissent ni dans les politiques, ni dans les syndicats, doivent agir maintenant ou se taire à jamais, car après il sera trop tard, et nous avons encore notre destin entre nos mains, mais il faut cesser de pleurnicher et agir !
Nous sommes seuls
Vous avez vu l’indifférence complète dans laquelle se mure le gouvernement pour ne pas répondre à nos inquiétudes, et nous imposer un système où nous serons asservis pour imposer une maitrise comptable des dépenses de santé, au détriment de notre qualité de travail et de la qualité des soins, sans parler du secret médical malmené, du retour des lettres-clefs « flottantes », d’une probable « privatisation » de l’assurance maladie, de la médecine à plusieurs vitesses (les « sur complémentaires » notamment) … Vous avez vu les liens d’intérêts qui unissent les mutuelles qui sponsorisent des économistes, qui pondent des travaux que le gouvernement traduit en projet de loi ; et le même gouvernement crée une institution pour représenter les patients mais qui ne peut contester la position de l’Etat car elle en est entièrement dépendante pour son financement. Vous avez vu les alliances hétéroclites de la carpe, du brochet et du lapin, dans le désordre du CISS, de la CFDT et de la Mutualité Française. Vous avez vu la différence de traitement médiatique que l’opposition politique a faite entre la Loi Santé et la réforme du collège, la première n’étant pas moins grave que la seconde, mais ayant été , je trouve, occultée par les leaders de droite. Vous avez vu la propagande gouvernementale, les émissions de radio ou de télévision qui donnent trop rarement la parole aux vrais opposants à la loi, mais où on se retrouve entre personnes ayant des intérêts communs. Donc vous avez constaté comme moi que nous sommes seuls, que le syndicalisme classique n’a pas réussi à nous sortir de l’ornière, que nous sommes trop faibles pour nous opposer à ceux qui veulent nous tondre la laine sur le dos. Et demain avec les nouvelles lois mises en place (tiers payant, conventionnement individuel, réseaux de soins …), cela sera encore pire.
Une organisation à inventer
Nous devons réinventer la médecine libérale qui a été créée en 1927, et les bouleversements survenus depuis sont légion. L’organisation de notre société, le monde politique, le monde financier, sont devenus beaucoup plus complexes, souvent difficilement compréhensibles et nous avons par miracle réussi à garder notre organisation artisanale mais ce temps est révolu. Personnellement, la seule solution que je vois c’est une nouvelle organisation de notre profession, une organisation qui ne remette pas en cause les institutions existantes (URPS, syndicats, Ordre …), mais qui au contraire leur donne encore plus de poids. Par chance, l’organisation dont je rêve, a déjà été inventée par le Dr Mohtadi et est en train de se mettre en place dans le Finistère et ailleurs par le biais d’associations de médecins qui s’appellent CODTS pour l’instant mais peuvent s’appeler autrement. C’est une idée simple mais bien souvent ce sont les meilleures : dans chaque secteur de santé (à définir au cas par cas, localement), une association de médecins fonctionnant sur un mode démocratique, un médecin = une voix.
A quoi peuvent servir ces drôles d’oiseaux ?
- Elles permettraient aussi de nous sortir de notre isolement créé par les études et notre mode de travail, et de mieux nous connaitre, nous comprendre et donc de mieux travailler ensemble.
- Elles nous permettraient aussi de mieux communiquer vers les médias, de pouvoir nous compter en temps de grève …
- Elles seraient une force de résistance, de solidarité, pour nous empêcher d’être écrasés par un conventionnement sélectif, par des réseaux de soins qui nous mettraient en concurrence, qui nous permettraient de résister à des mesures que nous jugerions incompatibles avec notre exercice ou avec notre déontologie
- Elles seraient enfin et surtout des forces de proposition et d’organisation, une « boite vide » où chacun apporte son expérience, ses idées aux autres, chacun pouvant soumettre à ses confrères n’importe quel projet, et le faire vivre à la seule condition de convaincre ses pairs (par rapport aux coordinations, ces associations se veulent pérennes, en s’inscrivant dans la durée et pas seulement en réaction à un problème ponctuel) Leur autonomie, leur proximité avec le terrain, leur permettra de proposer des solutions locales, aux problèmes locaux avec une adaptabilité bien plus grande que n’importe quel décision prise à Paris et imposé aux villes comme aux campagnes, au Nord comme au Sud. Leurs interconnexions entre généralistes et spécialistes, entre différents territoires leur donnera suffisamment de force pour faire contrepoids aux décisions autoritaires qui pourraient nous être imposées sans concertation, et nous rendre incontournables dans les décisions à prendre.
Des organisations sont à inventer pour faire remonter les avis … et des outils informatiques existent pour organiser une véritable démocratie dans notre métier, et ne plus être là aussi dépendant d’un Etat qui nous impose des élections au plus mauvais moment, et, de plus nous les facture au prix fort. Une chance pour les syndicats, et non un ennemi J’ai vu sur les réseaux sociaux des accusations de récupération de ces associations et autres coordinations, mais c’est se méprendre sur le cœur du problème, le syndicalisme médical est menacé dans son essence même et il doit lui aussi s’adapter aux changements sous peine de disparaitre ou de subsister seulement comme faire valoir de tutelles toutes puissantes. Et je rêve que les syndicats, qui ont tout à gagner avec ces associations, acceptent et aident ces associations locales Car les syndicalistes sont des personnes qui donnent déjà de leur temps pour améliorer et défendre notre métier, qui sont souvent pleines d’énergie pour monter et défendre des projets, ou pour trouver localement des collègues capables de le faire Ces CODTS permettraient aux syndicats d’ :
- Avoir un contact et des remontées directes des médecins de terrain, que les syndicats sont censés défendre
- Avoir un contact direct pour convaincre les médecins de terrain de leur point de vue et de leurs actions
- Avoir des décisions appliquées comme un seul homme par territoire de santé
- Avoir une vraie représentativité, de tout le corps médical, et pas seulement des médecins syndiqués
- Pouvoir faire voter les médecins et ratifier les décisions syndicales là encore pour avoir plus de poids De même, tous les médecins de France et de Navarre qui se plaignent de leurs conditions de travail, qui contestent les décisions prises, qui ne se reconnaissent ni dans les politiques, ni dans les syndicats, doivent agir maintenant ou se taire à jamais, car après il sera trop tard, et nous avons encore notre destin entre nos mains, mais il faut cesser de pleurnicher et agir !
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