« À 69 ans, il faut savoir s'arrêter » : un généraliste du Nord conteste être parti précipitamment

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Publié le 30/11/2019
Stéthoscope

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Accusé par certains patients d'être parti précipitamment, le Dr Patrick Blanckaert, médecin généraliste à Seclin, se défend d'avoir fermé son cabinet sans avoir prévenu sa patientèle. « Je devais partir en octobre et un jeune médecin remplaçant que je connaissais depuis un an devait me succéder, confie le médecin, joint par Le Généraliste. Mais au mois d'août, il m'a finalement appris qu'il ne viendrait pas et il est parti s'installer à Linselles dans un cabinet informatisé avec un jeune confrère. » 

Après 42 ans de services à Seclin, ville de 12 500 habitants dans le Nord, et après « quatre ans de recherches infructueuses » d'un successeur pour son cabinet pourtant « très bien situé en centre-ville », le Dr Blanckaert a décidé de cesser son activité à la fin du troisième trimestre.

Une affiche dans la salle d'attente

« Dès septembre, j'ai mis une affiche dans la salle d'attente de mon cabinet pour prévenir que je partirais à la fin du mois et j'en ai parlé à quelques patients, confie-t-il. Forcément, je n'ai pas pu prévenir les 1200 personnes de ma patientèle. »

Les choses se sont précipitées pour le médecin qui a prévenu l'Urssaf, coupé sa ligne téléphonique et licencié sa secrétaire qu'il employait depuis 20 ans. Le 1er octobre, le généraliste a enlevé sa plaque et rendu les clés du cabinet dont il n'était pas propriétaire. Il a apposé à l'extérieur une affiche pour informer de son départ.

« A 69 ans, j'avais envie de m'arrêter et de partager du temps avec ma femme à la retraite depuis deux ans », explique le Dr Blanckaert, qui a déjà joué pendant quatre ans les prolongations.

Il faut être raisonnable

Le médecin dément ne pas avoir fait les choses dans les règles. « J'ai fait suivre mon courrier et les patients peuvent toujours m'écrire au 3 rue Jean Jaurès - 59113 Seclin et j'adresserai leur dossier médical à ceux qui me le demanderont. J'en envoie déjà 5 à 6 par jour, notamment à des patients en ALD. »

« Ca a été dur d'arrêter mais à 69 ans, il faut être raisonnable, poursuit le généraliste. J'étais prêt à m'associer pour assurer pendant quelques mois la passation de témoin avec mon successeur. Ca ne s'est pas fait, je suis forcément déçu. »


Source : lequotidiendumedecin.fr