Un député psychiatre peut-il railler le "repli autistique" de la secrétaire d’Etat à la Famille ?

Publié le 24/05/2014

Le député UMP Nicolas Dhuicq, psychiatre de son état, pouvait-il emprunter à la DSM-5 pour qualifier l’attitude de la secrétaire d'Etat chargée de la Famille, Laurence Rossignol ? L'élu de l'Aube qui la trouvait trop silencieuse lors des débats sur la proposition de loi sur la Famille portant sur un article concernant l'autorité parentale, lui avait lancé la semaine dernière : "Après nous avoir répondu avec une perplexité anxieuse, vous êtes désormais dans un repli autistique particulièrement inquiétant, avec un relatif évitement du regard associé, signe d'un diagnostic assez grave."

Des propos qui n’ont pas du tout été du goût de la nouvelle Secrétaire d’Etat : "M. Dhuicq a jugé bon, peut-être drôle de son point de vue, d'évoquer à mon propos un repli autistique. Personnellement, ces propos ne m'atteignent pas. En revanche, je pense aux 100.000 familles en France qui élèvent un enfant autiste, à leur souffrance", a répondu , cinglante, Laurence Rossignol. La secrétaire d'Etat a aussi épinglé de la part du député le "mépris à leur égard en laissant entendre que la maladie de leur enfant peut être un quolibet, un nom d'oiseau, une petite phrase qu'on jette comme ça au gré du débat politicien". "J'ai cru comprendre que vous ne manquez pas une occasion ici de parler non pas en tant que parlementaire mais en tant que psychiatre et de laisser profiter de vos connaissances en la matière, même si elles ne sont pas partagées par l'ensemble de vos confrères", s'est-elle écriée. Au nom du gouvernement, Laurence Rossignol a alors présenté ses excuses aux parents des enfants autistes. "Parce que vous ne le ferez sans doute pas", a-t-elle poursuivi.

Le débat a continué, toujours sur le versant médical. Un peu plus tard, le Dr Dhuicq a rétorqué à la secrétaire d'Etat que son cabinet aurait dû lui "apprendre la différence entre un trouble envahissant du développement, un syndrome autistique décrit par scanner et le repli autistique, qui concerne les psychoses et les adultes".Clamant qu'"il ne s'agissait en rien de concerner les enfants", l’élu a ajouté: "C'est une manipulation que vous mettez en route parce que vous êtes en difficulté depuis plusieurs heures sur ce texte" autour de la double domiciliation de l'enfant d'un couple séparé.



Source : lequotidiendumedecin.fr