Bon an mal an, les dépenses de biologie médicale restent dans le viseur de la Cour des comptes. Après une stabilisation efficace entre 2013 et 2018, à la suite d'une régulation prix/volume (+0,25 % par an), les dépenses du secteur ont repris leur inflation. En 2019, la CNAM a « cessé toute action visant à diminuer les examens redondants et les tests non pertinents », accuse la Cour. « Seules les baisses de cotations de certains actes ont permis de maîtriser les dépenses de soins de ville », soulignent les magistrats qui auraient préféré des efforts d'efficience.
À partir de 2020, la donne a changé puisque les dépenses exceptionnelles de crise (recours massif aux tests de dépistage) ont abouti à l'explosion de ce poste. « Le niveau élevé des tarifs des tests RT-PCR, comparés à ceux pratiqués ailleurs en Europe, aurait justifié de décider plus précocement des baisses », tacle néanmoins la Cour.
Pour l'institution, la maîtrise des volumes des examens courants passe plus que jamais par la production de référentiels « dans une optique de pertinence ». Elle recommande de « veiller » à ce que les médecins prescripteurs (généralistes majoritairement) respectent « l'obligation de transmission aux biologistes des éléments cliniques pertinents ». Afin d'évaluer les actes innovants dont « près de 700 se sont accumulés », elle propose de faire le ménage dans la nomenclature (NABM) en radiant les actes « obsolètes ou inutiles » pour y intégrer les nouveaux d'ici à 2024.
Et pour préserver la biologie de proximité, la juridiction réclame une mise à jour des données « afférentes à l’implantation territoriale des laboratoires, à leur situation économique, et aux mouvements de restructuration ». Elle suggère à la CNAM de tenir compte de la « rentabilité financière » liée aux concentrations des sites d'analyses dans ses négociations avec les laboratoires.
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