À 15 jours du scrutin décisif pour la représentativité syndicale, le Dr Patrick Assyag, président des Spécialistes-CSMF d’Île-de-France, est monté au créneau pour présenter les priorités des spécialistes franciliens. La région est aujourd’hui confrontée à une désertification croissante. Dévoilée il y a deux ans, une enquête de l’URPS a montré une baisse significative du nombre des spécialistes en huit ans : - 30 % pour la psychiatrie, - 29 % pour la gynécologie, - 25 % pour la dermatologie et - 21 % pour l’ORL et la rhumatologie. « On s’est aperçu que l’Île-de-France a perdu près de 500 généralistes et spécialistes en dix-huit mois. », avance le cardiologue parisien. Cette fragilité impacte principalement Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne.
Face à cette situation, l’urgence est de rendre attractives les conditions d’exercice pour favoriser la relève. Dans ce cadre, les Spécialistes-CSMF d’Île-de-France reprennent volontiers les propositions déjà dévoilées au niveau national. Outre la mise en place d’un nouveau statut libéral pour le spécialiste avec une protection sociale améliorée, l’amélioration du statut de retraité actif, le cardiologue prône les avantages du cabinet 2030 pour attirer les jeunes spécialistes.
Une meilleure coordination
Ce cabinet leur permettrait d’innover sur le plan organisationnel (autour du regroupement systématique, avec du personnel) mais aussi sur le plan technologique et du numérique en santé. Les spécialistes ainsi réorganisés en entreprise médicale pourraient « regagner du temps médical », « travailler plus s’ils le souhaitent » et « mieux », grâce à une meilleure coordination avec les généralistes, les hôpitaux, les autres structures comme les maisons de santé pluriprofessionnelles et les CPTS.
Dans ce cadre, les Spécialistes-CSMF rappellent que les cardiologues franciliens vont mettre en place une équipe de soins spécialisée (ESS) en cardiologie dans la région à partir du mois de juin. « Ils vont prendre en charge des soins non programmés à partir d’un appel du généraliste sous l’égide d’un coordinateur », explique le Dr Assyag. Cette équipe est composée de 85 cardiologues volontaires (dont 40 Parisiens) qui vont intervenir « sur une partie de Paris et le département du Val-de-Marne ».
Alors que le coût d’installation est souvent évoqué comme un frein à l’installation des jeunes spécialistes en Île-de-France, « la modulation des honoraires pour tenir compte du poids des charges » est une piste de travail « intéressante » pour le Dr Assyag. « Si le vote nous est favorable et s’il y a un consensus au niveau de l’URPS et des négociations conventionnelles, on devrait arriver à revaloriser les honoraires des médecins qui travaillent dans les grandes villes », explique-t-il. À cet égard, le Dr Franck Devulder, président national des Spécialistes de la CSMF, rappelle d’ailleurs que son syndicat propose la mise en place d’un espace de liberté tarifaire. « C’est peut-être un moyen de répondre à un engagement territorial ou à des situations où les coûts de pratique sont supérieurs à d’autres endroits », dit-il.
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