Deux médecins généralistes à la retraite ont voulu participer activement à la campagne vaccinale. Depuis le 13 décembre, avec le soutien de l'ARS et de la mairie de Mens en Trièves (Isère), les Drs Claude Bronner et Hubert Vidil, respectivement 73 et 74 ans, ont ouvert un centre au cœur du village pour vacciner tous les patients, avec ou sans rendez-vous, du lundi au samedi matin et le lundi et mercredi en fin d'après-midi. « Il y avait une très grosse demande, raconte ce lundi au « Quotidien » le Dr Claude Bronner. Les patients avaient des difficultés à trouver des rendez-vous dans le secteur. Entre Grenoble et Gap, il n'y a aucun centre de vaccination à part le nôtre. »
Pour assurer cette activité, en plus des deux médecins, se relaient trois infirmières libérales et trois infirmières salariées, ainsi que trois personnes, à l'accueil. Elles ont été embauchées à temps partiel et deux étaient à la recherche d'un emploi.
400 doses par semaine
Dans ce local, deux box ont été aménagés pour recevoir les candidats au vaccin. « On réalise environ 400 doses par semaine, soit 1 400 depuis le début », se félicite le généraliste. « Ce dont je suis le plus content est la hausse du nombre de personnes primo vaccinées : 10 % contre 4,5 % avant. Ici, c'est une zone où il y a pas mal de personnes antivax. Avec notre centre, elles acceptent de venir, soit parce qu'elles nous connaissent, soit parce qu'on est à côté de chez elles et qu'elles ont confiance », analyse le Dr Bronner.
Autre point de satisfaction : 40 % des patients vaccinés viennent du bassin grenoblois. « C'est beaucoup, car le trajet représente 100 km aller et retour. Mais les patients préfèrent venir ici car ils peuvent avoir un rendez-vous rapide, dans les trois jours, au lieu de huit voire dix jours à Grenoble ». Puis, « nous ne faisons que du Pfizer. Les gens ont confiance dans ce vaccin », ajoute-t-il.
Selon le Dr Bronner, le centre a une activité « en hausse constante » et affiche des rendez-vous jusqu'en mars. « On verra après. Il y a certes un peu de travail administratif mais c'est intéressant. Nous avons un très bon accueil de la population », se réjouit le médecin retraité, qui a dû se réinstaller juste pour pouvoir gérer le centre de vaccination.
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