« Pendant l’épidémie, quels que soient vos problèmes de santé, faites-vous soigner ». Ce message est au cœur d’une campagne d’information relancée à la télévision et à la radio du 16 novembre au 6 décembre, portée conjointement par le ministère de la Santé, l’Assurance-maladie et Santé publique France. Des messages spécifiques seront adressés par e-mail et par courrier aux personnes en ALD, aux plus de 65 ans et aux femmes enceintes. Objectif : inciter la population à ne pas repousser les soins et examens pendant ce deuxième confinement.
Dépistage des cancers
De fait, l’épidémie a bouleversé le suivi médical des Français pendant la première vague et même au second semestre. Au plus fort de la première vague (avril), les consultations avaient chuté de 31 % chez les généralistes et de 56 % celles chez les spécialistes. Au printemps et au début de l'été, Santé publique France avait observé une baisse nette des hospitalisations pour AVC (jusqu’à -27 %) et infarctus du myocarde (jusqu’à -40 %). Cette agence avait aussi constaté une « hausse des décès hospitaliers pour AVC et dans une moindre mesure des infarctus », ainsi qu’une augmentation des complications immédiates en lien possible avec une prise en charge tardive, « même si le lien de causalité est difficile à établir ».
Malgré toutes les alertes, l'érosion de certains soins et examens s'est poursuivi au début du second semestre. Au 13 septembre 2020, l'Assurance-maladie fait état d'« une diminution significative de l’utilisation de produits pour réaliser des diagnostics médicaux, notamment par endoscopie ou par imagerie : - 250 000 préparations pour la coloscopie, - 500 000 injections pour les produits iodés pour scanner, - 280 000 utilisations de produits de contraste pour les IRM ». « Le premier confinement a entraîné une baisse des examens permettant notamment de dépister des cancers », rappelle la caisse.
Professionnels organisés en présentiel et à distance
Autre signe inquiétant : moins d’initiations de traitements pour les nouveaux malades. « Par rapport à ce qui était attendu, le nombre de nouveaux traitements pour le cholestérol (statines), pour des maladies cardiovasculaires (antiagrégants plaquettaires) ou l'insuffisance cardiaque ou rénale (furosémide) ont tous baissé d'au moins 10 % », à mi-septembre, alerte la CNAM.
Par cette campagne, la CNAM entent rappeler – particulièrement aux personnes vulnérables, femmes enceintes ou malades chroniques – que les médecins et tous les autres professionnels de santé « se sont organisés pour limiter au maximum les risques de contamination ». Il s'agit aussi de souligner que des solutions numériques se sont généralisées pour consulter à distance – téléconsultation prise en charge à 100 %, télésoin (infirmières, kinés, sages-femmes) et même dans certains cas consultations par téléphone.
La caisse rappelle enfin que les dépistages organisés du cancer colorectal et du sein continuent : contrairement au premier confinement, ceux-ci ont repris depuis cet été et ne sont pas interrompus.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique