Désert médical : la Dordogne va salarier des médecins volants

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Publié le 13/04/2018
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Crédit photo : PHANIE

La volonté est là. Pour apporter une réponse à ses administrés situés dans les zones déficitaires en médecine générale, le conseil départemental de la Dordogne vient d'adopter une mesure radicale. Il envisage de créer pour début 2019 un centre départemental de santé, avec un pool de trois voire quatre médecins généralistes salariés.

À l’instar de la Saône-et-Loire, la Dordogne s'intéresse donc à la médecine salariée à l'échelle départementale. Mais quand la Saône-et-Loire crée un exercice multipôle, la Dordogne affine le concept en imaginant un centre de santé unique et des médecins mobiles, à même de soutenir l'offre libérale à la demande sur tout le territoire. 

Selon Jean-Paul Lotterie, maire socialiste de Montpon-Ménestérol et conseiller départemental chargé de la santé, cette mesure est l'un des axes de travail actés dans le schéma départemental d'accès aux soins de proximité. La Dordogne présente l'une des plus faibles densités médicales de la Nouvelle-Aquitaine. « Actuellement, nous avons un généraliste pour 1 200 habitants environ. Au rythme de renouvellement actuel, nous n'aurons plus qu'un médecin pour 1 640 habitants en 2023 », alors que la densité régionale est de 1,42 médecin généraliste pour 1 000 habitants. « Si nous ne prenons pas des actions rapides, ce sera la catastrophe pour la population », ajoute-t-il.

Vacations dans les maisons de santé

Pour l'heure, les médecins généralistes recrutés seront salariés par le conseil départemental et « viendront en soutien en assurant des vacations dans des maisons de santé qui ont du mal à trouver des praticiens, des cabinets de groupe ou encore dans d'autres centres de santé, explique l'élu. L'important est de pouvoir couvrir au mieux les zones déficitaires en offre libérale ». Le maire a d'ores et déjà identifié quatre ou cinq zones déficitaires en médecins malgré l'existence de maisons de santé dont « certaines sont des coquilles vides ». 

Si le plan de recrutement doit être encore discuté, Jean-Paul Lotterie indique que ces médecins pourront avoir des profils très variés (jeunes, retraités, remplaçants). Négociable selon le degré d'expérience, leur rémunération sera calquée sur la grille salariale des médecins hospitaliers à temps plein, qui va de 4 100 euros à 7 500 euros brut en début et fin de carrière. 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr