En Saône-et-Loire, les candidatures se bousculent pour le centre de santé multisite

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Publié le 21/07/2017

L'initiative du conseil départemental de Saône-et-Loire pour recruter des médecins déplace les foules. Fin juin, le président du département, André Accary (LR), annonçait le projet de création d'un centre de santé départemental multisite – avec l'objectif d'une trentaine de médecins généralistes salariés – pour contrer la désertification médicale.

En début de semaine, André Accary a lancé un appel « à manifestation d'intérêt auprès des collectivités » afin que les communes intéressées par l'accueil « d'antennes » médicales se déclarent officiellement. Plusieurs ont fait part de leur motivation. « Les candidatures peuvent être envoyées jusqu'au 1er septembre, précise André Accary. L'assemblée départementale devra les accepter et nous finaliserons le recrutement d'une dizaine de médecins d'abord, qui commenceront à exercer début 2018. »

Jusqu'à 6 000 euros par mois 

Du côté des praticiens, le président du département affirme avoir déjà recensé une centaine de « prises de contact » de médecins expérimentés ou d'internes en fin de cursus. « Ce qui les intéresse ici, c'est le confort de pouvoir faire de la médecine, sans devoir s'occuper des à-côtés comme l'administratif, puisque c'est nous qui nous en chargerons », souligne André Accary. 

La rémunération se veut plutôt attractive – 4 000 à 6 000 euros net par mois selon l'expérience – pour 35 heures hebdomadaires. La contrepartie est de réaliser des missions au niveau du département dans le cadre de la protection maternelle et infantile (PMI) ou de l'aide sociale à l'enfance.

Pas d'hostilité

L'élu ne veut pas créer de situation conflictuelle avec les médecins libéraux déjà installés. « Je ne veux concurrencer personne, mon but n'est pas de déshabiller Pierre pour rhabiller Paul, insiste-t-il. Ce projet, c'est en attendant que de vraies mesures soient proposées au plan national par le gouvernement. »

André Accary assure avoir consulté les médecins avant de se lancer et n'avoir reçu aucune réaction hostile locale dans ce département où la densité est de 110 généralistes pour 100 000 habitants. « Au contraire, ils sont saturés et accueillent le projet avec soulagement. »

Il ne reste plus qu'à définir les lieux d'implantation des douze antennes – d'abord dans les zones prioritaires définies par l'agence régionale de santé (ARS). Le centre social sera basé à Mâcon, la préfecture du département. « C'est une grosse machine qui se met en route, concède le président Accary. En espérant qu'elle fonctionne ! »


Source : lequotidiendumedecin.fr