Figure 1 : l’appli de partage de photos médicales est disponible en France

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Publié le 06/12/2014
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Depuis ce mercredi 3 décembre, les médecins français peuvent télécharger gratuitement Figure 1 sur leur smartphone. Disponible à travers sept pays (huit avec la France) sur iOS (iPhone et iPad) et Android, cette application créée par un médecin au Canada s’est déjà bâtie une jolie réputation à l’étranger.

Plus de 150 000 utilisateurs (90 % de professionnels de santé affirment ses créateurs), l’ont téléchargée pour partager et commenter des images médicales. Une sorte d’instagram pour les médecins, titrait récemment le Wall Street Journal qui s’est intéressé à l’application.

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Tout le monde peut télécharger et accéder au contenu de Figure 1, mais seuls les professionnels de santé peuvent télécharger des images médicales (photos, ECG, radios…) sur la plate-forme et les commenter. Le service n'est pas conçu pour permettre aux patients de soumettre leur cas dans l'espoir d'un diagnostic, mais pour faciliter le partage de connaissances entre praticiens.

« Les médecins se servent de Figure 1 pour partager leurs trouvailles, des cas rares ou insolites, pour interroger leurs confrères sur des cas cliniques ou se lancer des défis, explique au « Quotidien », Aliya Ramji, directrice de la stratégie de Figure 1, qui évoque également le cas des étudiants, très friands du service.

 À voir les nombreux commentaires publiés (pour l’instant en anglais), le concept séduit. Médecins, infirmiers, dentistes... Ils sont nombreux à participer aux discussions pour donner leur éclairage sur un cas, suggérer un examen complémentaire ou un traitement.

fig1_0bis_0.pngExemple avec cette photo, envoyée par lisawingrove, professionnelle de santé, qui s'interroge sur l'origine de certaines marques sur la peau d'un patient. Plus de trente messages tentent de la mettre sur la piste. « Je dirais qu'il s'agit de psoriasis. J'en suis moi-même atteint et certaines de mes plaques ressemblent à cela lorsqu'elles sont irritées » lui répond Ipolitte. « Je pense que c'est la bonne réponse », dira finalement lisawingrove. D'autres messages suggèrent des traitements.     

« Nous avons plus de 10 000 images mises à disposition par la communauté médicale » précise Aliya Ramji. Les derniers clichés postés sont consultables sur une timeline que l'on fait défiler en effleurant l'écran du doigt. Il est possible de faire une recherche sur une  partie du corps (œil, tête, bouche, poumons, etc) ou sur une spécialité (neurologie, oncologie, ophtalmologie, etc).

L'envoi d'une image peut se faire sans quitter l'application, depuis son téléphone mobile. L'utilisateur peut recadrer son cliché avant de le transmettre, ou signaler une zone intéressante en insérant une petite flèche de couleur. L'application est très ergonomique ce qui lui confère une dimension presque ludique. 

Pas de voyeurisme déplacé

La société a pris quelques précautions pour écarter des contenus illicites, hors sujet, ou trop choquant. « Toutes les images envoyées sont vérifiées par notre équipe de modérateurs avant d’être mises en ligne sur la plate-forme » insiste Aliya Ramji. La profession des utilisateurs (renseignée au moment de l’inscription au service) n’est pas systématiquement vérifiée par Figure 1.

figure1_2.pngMais une procédure permet à ceux qui le souhaitent de demander une certification. Une sorte d'encoche apparaît à côté de leur nom ou de leur alias indiquant à la communauté qu’ils sont bien professionnels de santé. Pour s'en assurer, la société interroge les annuaires professionnels (Ordre des médecins en France) et vérifie l’adresse électronique professionnelle du membre.

Figure 1 assure également avoir pris toutes les mesures pour garantir la confidentialité des patients. Les médecins peuvent leur faire remplir une fiche de consentement en français. Pour plus de précaution, un algorithme de reconnaissance des visages les floute automatiquement au moment du téléchargement des images. Les marques qui pourraient renseigner l’identité des malades (noms, références, tatouages, etc) doivent être également supprimées. 

« Nos modérateurs écartent tous les contenus qui pourraient conduire à identifier des personnes atteintes de maladies rares » ajoute Aliya Ramji. Figure 1 restera-elle gratuite à l’avenir ? Oui répond la société qui a levé 4 millions de dollars l’été dernier. De quoi voir venir.

S. L.

Source : lequotidiendumedecin.fr