Alors que depuis plusieurs semaines, l'épidémie de grippe touche une bonne partie de la France, c'est à savoir qui de la ville ou de l'hôpital assure le plus – et le mieux – les soins à la population.
L'Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) a déclenché la semaine dernière le niveau 2 de son plan « épidémies hivernales », indiquant que « le nombre de recours aux urgences pour syndrome grippal est très élevé » et que l’impact de l’épidémie sur l’activité hospitalière serait « maximum » dans les jours à venir.
Mais pour MG France, la réponse est claire : ce sont bien les médecins généralistes qui « assurent l’essentiel des soins » aux malades de la grippe et aux patients souffrant de pathologies hivernales, « parallèlement à la prise en charge de leurs malades chroniques ».
Le syndicat de généralistes se fonde sur les données publiées par Santé Publique France toutes les semaines. Durant la dernière semaine de 2017 (semaine 52), les médecins de famille ont ainsi effectué « plus de 320 000 consultations pour syndromes grippaux (527 consultations pour 100 000 habitants) alors qu’il y a eu 1 250 hospitalisations pour grippe (11 462 passages aux urgences) », assure MG France. Pour le syndicat, cette épidémie est semblable à celle de l'année dernière, générant une charge de travail considérée comme « moyenne » dans les cabinets.
« La médecine de ville s'adapte »
Cette analyse de l'activité des généralistes prévalait déjà pour l'épidémie hivernale précédente (2016-2017). 1,9 million de consultations pour syndrome grippal avaient été réalisées en ville, « contre 2,9 millions en 2014-2015 ». Face à ces chiffres, le syndicat n'hésite pas à railler le secteur hospitalier, qui considère que l'épidémie génère une activité « soutenue ». Sur la même période l'année dernière, les hôpitaux avaient une activité moindre, avec 5 745 passages aux urgences pour grippe, dont 1 035 hospitalisations. Au total, l'épidémie précédente a généré 40 000 passages aux urgences dont 6 400 hospitalisations et 1 470 admissions en réanimation.
Bien peu face au nombre des consultations de libéraux, semble sous-entendre MG France. « Alors que les services d’accueil des urgences rencontrent des difficultés réelles pendant cette période, la médecine générale de ville s’adapte pour recevoir la très grande majorité des malades de la grippe », souligne le syndicat.
Surtout, il rappelle une fois de plus que c'est le maillage territorial assuré par les médecins généralistes qui garantit l’accès aux soins de la population en période épidémique, et appelle donc à une politique de soutien actif « aux initiatives des professionnels qui s’organisent pour répondre collectivement aux demandes de soins non programmés ».
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