Il y a quelques semaines de cela un confrère, le Dr Dupagne, a lancé une pétition pour encourager l’Ordre à modifier certaines dispositions déontologiques (le Quotidien du 27/3/18). Ainsi, ce praticien souhaite que les médecins ne puissent plus avoir le droit d’avoir des rapports sexuels avec leurs patients (cela peut aussi bien concerner les collègues hommes que les collègues femmes).
Il semble que le bon sens a toujours prévalu dans notre pratique, et la plupart des confrères restent tout à fait conscients de la limite à ne pas franchir. Bien entendu, comme dans tous les corps de métier il existe toujours des moutons noirs qui ne respectent pas nécessairement les codes de bonne conduite.
Dans ces cas, s’ils outrepassent leur fonction ils sont poursuivis, tant au niveau pénal qu’ordinal. Aussi, tenter d’intervenir pour mettre au devant de la scène cette pratique risque de conduire à altérer la relation médecin/malade.
Cette relation est actuellement mise à mal par les médias les forums et les politiques qui donnent souvent une image médicale peu flatteuse auprès des patients. Le médecin a perdu de sa superbe ; il est devenu un bien de consommation au même titre que les professionnels travaillant dans les sociétés de services.
Pourquoi, dans ce contexte où il est parfois difficile de rester serein, en rajouter une couche ? Pourquoi la corporation des plombiers ne développe pas une action similaire pour éviter les rapports sexuels avec les ménagères lors des réparations de tuyauteries ?
Je pense qu’il faut rester simple, et éviter que les patients ne fassent un amalgame entre professionnels de santé et pervers potentiels. De telles dérives existent dans d’autres pays comme la Chine. De ce fait, les collègues exerçant dans ce pays sont obligés de consulter les patients en ayant la porte ouverte. De cette façon, le secret médical et les valeurs fondamentales de la profession se sont volatilisés, mais le praticien peut rester la tête haute car on ne peut plus lui reprocher de violer les patientes.
Car le véritable problème auquel la profession peut également faire face, c’est la dénonciation calomnieuse de la part de patients en mal de reconnaissance ou en quête de bénéfice secondaire (financier notamment). La Société n’évolue pas nécessairement dans le bon sens. Aussi il demeure utile d’éviter de mettre de l’huile sur le feu, et de créer des problèmes là où ils n’existent que pour une faible proportion.
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