« Prêt à consulter » : de vastes maisons et pôles de santé clés en main

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Publié le 21/04/2023
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Sur d'immenses plateaux créés de A à Z, des libéraux se regroupent au sein de maisons et pôles de santé complets conçus par PS Concept. Le principe : une offre intégrée — de la prévention aux examens — pour faciliter l'exercice coordonné et le partage des charges administratives.

Crédit photo : DR

L'exercice libéral coordonné au sein de structures intégrées a le vent en poupe et certaines entreprises, comme PS Concept, creusent depuis longtemps ce filon.

Sur 3 000 m2, à quelques encablures de Nîmes, une vingtaine de praticiens ont monté en 2018 le pôle de santé de Calvisson dans le Gard. La vaste maison de santé — deux étages, 22 cabinets et 150 places en salle d’attente — accueille désormais neuf médecins généralistes, six kinés, deux infirmiers, un podologue, une diététicienne, une orthophoniste et une sage-femme. « Et on recrute encore dans l’équipe ! », avance le Dr Mathieu Pallancher, l’un des généralistes de Calvisson.

Il y a huit ans, le médecin et trois autres confrères généralistes décident de travailler ensemble et se rapprochent de l'entreprise PS Concept. La société bourguignonne propose depuis 2008 aux professionnels de santé libéraux une expertise complète pour construire des maisons de santé pluriprofessionnelles sur mesure, se porter acquéreur des terrains et concevoir des structures clés en main « prêtes à consulter », avec tous les outils de gestion et de gouvernance. « Les professionnels de santé sont propriétaires des cabinets et nous les accompagnons pour la comptabilité, le recrutement, les calculs des charges… », détaille Francis Piot, fondateur de PS Concept.

Taille critique

Au total, 15 imposants pôles de santé sont sortis de terre en 15 ans, avec des dimensions spectaculaires, comme à Beaune où une soixantaine de praticiens exercent dans les 4 000 m2 de la MSP, enrichie d’un plateau d’ophtalmologie, d'un laboratoire de biologie médicale et d'un centre de radiologie. « Nous allons même faire venir la médecine du travail », poursuit Francis Piot, qui précise que ce pôle accueille 1 200 patients par jour.

« Il faut répondre aux attentes des nouvelles générations de praticiens, aujourd’hui les libéraux ne veulent plus travailler 60 heures par semaine », assure Francis Piot. Selon lui, PS Concept permet un gain de temps médical, en fournissant notamment l'assistance administrative. « Ce n’est rentable que s’il y a beaucoup de professionnels dans la MSP », admet l’entrepreneur. Ménage, secrétariat, maintenance : les charges sont réparties en fonction des métiers de santé. « Le cabinet d'un généraliste devra être nettoyé tous les jours contrairement à celui d'un psychologue », illustre-t-il.

Confort d'exercice

Au début, la société était principalement sollicitée par des « quinquas qui voulaient trouver un successeur », se souvient Francis Piot, mais désormais « ce sont surtout des groupes de jeunes praticiens, qui disent avoir goûté à l’exercice coordonné à l’hôpital et veulent continuer ».

« Travailler en équipe, ça change tout ! », confirme le Dr Pallancher, qui évoque « un confort total d’exercice et un gain en qualité de vie ». Au sein de la MSP de Calvisson, les échanges sont plus fluides, les libéraux partageant un logiciel commun pour échanger les dossiers médicaux. « Je vais voir directement le kiné pour trouver une place pour mon patient, la sage-femme se déplace si elle a un cas compliqué, illustre le généraliste. Nous faisons de la coordination tous les jours, le patient est au centre de nos soins ». Les libéraux gardois se rassemblent autour de projets de santé communs, sur la dorsalgie, la chute du patient âgé ou encore le dépistage du cancer de la prostate. Un mode d’exercice d'avenir pour le Dr Pallancher : « La médecine générale seule n’existe plus, affirme-t-il. Et ici le moindre médecin est remplacé sur-le-champ ! ».

Cohésion avant tout

Francis Piot l’assure, son concept est avant tout basé « sur l’ADN d’équipe ». Pas question de répondre aux sollicitations des maires ou des communautés de communes en mal de médecins car le risque est de bâtir des coquilles vides. « C’est toujours à l’initiative des professionnels de santé », précise-t-il. Le projet a séduit la branche généraliste de la CSMF, qui a signé un partenariat avec PS Concept.

Désormais, la société, qui vise un déploiement national, mise aussi sur des pôles de santé « de type 2 », consacrés aux médecins spécialistes et couvrant des bassins de vie de 150 000 habitants. Une maison de santé regroupant une quarantaine de spécialistes — gynécologues, urologues, gastroentérologues, dermatologues — devrait voir le jour d’ici à septembre en Alsace.


Source : Le Quotidien du médecin