Réunis en congrès à Lille, les « médecins de proximité » de MG-France réclament plus de reconnaissance

Publié le 28/03/2010
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DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

UN TOURNANT. De l’avis de plusieurs participants, le 5e congrès de MG-France, qui s’est tenu à Lille, ne pouvait pas mieux tomber. Le président de la République vient d’annoncer une grande concertation sur la médecine de proximité. La commission Legmann continue de plancher sur les pistes de refondation de la médecine libérale (elle doit rendre cette semaine un rapport d’étape à Nicolas Sarkozy). Bertrand Fragonard finit d’élaborer le règlement conventionnel qui régira les liens entre l’assurance-maladie et les médecins libéraux jusqu’à la signature de la prochaine convention. Les agences régionales de santé (ARS) doivent être mises en place jeudi prochain, 1er avril. Bref, le système de santé est à un carrefour important, surtout depuis l’adoption de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST).

MG-France se prépare à prendre ce nouveau virage. La nouvelle équipe dirigeante du syndicat, sous l’impulsion du Dr Claude Leicher, n’a pas caché son intention de donner la parole aux 300 militants du syndicat lors du congrès de Lille, le 5e en vingt-cinq ans d’existence. « Nous n’allons pas vous demander de voter des orientations ou un texte que nous aurions déjà écrits, a lancé le Dr Leicher à son auditoire, en ouverture du congrès. C’est vous qui allez écrire le discours que je lirai à la ministre de la Santé. »

À Lille, le syndicat a préparé son programme pour les futures élections professionnelles. Les discussions ont beaucoup porté sur la reconnaissance du métier. « La question est de savoir si la médecine générale est une spécialité comme les autres, a indiqué le président de MG-France. La cotation spécialisée nous est pour l’heure refusée. » Le nouveau chef de file du syndicat a énuméré des chiffres qui en disent long, selon lui sur le poids de sa discipline : « 65 000 euros par an avant impôts, 54 à 64 heures de travail hebdomadaires, pas de congés payés, une protection sociale inexistante, une rémunération de 26 euros nette de l’heure… Avec notre formation et nos responsabilités, ce n’est pas respectueux du travail que nous faisons. »

Les congressistes se sont interrogés sur les raisons de ce manque de reconnaissance. « Nous avons gagné la reconnaissance universitaire, l’inscription des soins de premier recours dans la loi Bachelot et la population nous aime bien, témoignait un médecin. Le problème, c’est que les élus n’ont pas pour nous cette reconnaissance. Ils ne nous voient que comme des gens qui dépensent. »

CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8738