L’UNION des chirurgiens de France (UCDF) organisait vendredi dernier à Paris une rencontre dont le thème – « Quel coût, quel prix et quelle valeur pour l’acte chirurgical ? » – tombait à pic dans la perspective des prochaines négociations conventionnelles qui pourraient notamment aboutir à la création d’un secteur optionnel.
Didier Legeais, vice-président de l’UCDF, donne le ton de cette rencontre. « Nous sommes des entrepreneurs, tant à notre cabinet qu’au bloc, mais aucun chef d’entreprise ne pourrait vivre avec de tels tarifs opposables ». Il en égrène quelques-uns : « Le coût total d’une orchidectomie pour un chirurgien, en incluant tous ses frais fixes, est de 262 euros, mais l’assurance-maladie ne rembourse que 139,30 euros. Pour la néphrectomie, le coût est de 587 euros et la Sécurité sociale rembourse 454,72 euros. Quant à la résection d’adénome de prostate, elle nous coûte 262,50 euros et nous est remboursée 299,57 euros. On gagne évidemment mieux sa vie en chirurgie fonctionnelle qu’en chirurgie lourde ».
Didier Legeais se livre à d’autres calculs sur la rentabilité d’un cabinet de chirurgien libéral. Selon lui, on y effectue généralement trois consultations par heure pour un total de 90 euros, et les charges moyennes d’un cabinet se monteraient à 75 euros. « Ca nous fait un bénéfice horaire de 15 euros. Aucun professionnel libéral n’accepterait de travailler pour 15 euros de l’heure. Notre équilibre économique n’est possible que si nous avons des compléments d’honoraires ».
Les doutes des patients.
Thomas Sannie, administrateur du CISS (collectif interassociatif sur la Santé) fait entendre le point de vue des patients. « Au CISS, la réflexion en cours sur la question des dépassements est que le prix de l’acte chirurgical doit permettre une juste rémunération tout en permettant d’assurer à chacun un accès aux soins de qualité ». Le CISS est en conséquence « réservé » sur la création d’un secteur optionnel, et doit fixer sa position sur le sujet lors de son conseil d’administration qui se tient aujourd’hui même : « Ce secteur optionnel permettrait-il de résoudre les problèmes d’honoraires ? Je n’en suis pas sûr », conclut Thomas Sannie.
Autre tonalité chez le Dr Martial Olivier-Khret, président de MG-France. « Je supporterai l’avenant créant le secteur optionnel », indique-t-il aux chirurgiens présents. MG-France n’y met que des conditions de forme, souhaitant que les tarifs soient lisibles, et que le remboursement soit organisé entre le régime obligatoire et le régime complémentaire, le tout « dans le respect du parcours de soins ».
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