Face aux déserts ophtalmologiques, les opticiens veulent grignoter du terrain

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Publié le 20/01/2022
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Crédit photo : Phanie

Quatre mois d'attente (en moyenne) pour avoir un rendez-vous chez un ophtalmologiste pour 56 % des Français, voire plus de six mois pour 29 % de la population. Les résultats d'un sondage OpinionWay commandé par le Rassemblement des opticiens de France (ROF) donnent du grain à moudre à cette profession pour réclamer encore plus de délégations de tâches.

De fait, une « démographie médicale en berne » et des « délais de rendez-vous inacceptables » sont les arguments du plaidoyer pro domo du ROF. Ce dernier fait valoir que « même si l'Île-de-France bénéficie d'un meilleur accès aux soins, toutes les régions sont concernées par cette situation » d'autant que « 44 % des ophtalmologistes ont plus de 60 ans et 20 % plus de 65 ans ».

Selon le syndicat, qui s'appuie toujours sur le même sondage, moins de la moitié (47 %) des Français sait qu'un opticien peut déjà, « suite à un examen de la vue », renouveler leurs équipements optiques pendant trois ou cinq ans, selon l'âge. Une possibilité qu'il veut que les pouvoirs fassent mieux connaître.

Allonger la validité des ordonnances

Mais les opticiens ne s'arrêtent pas là, proposant d'allonger la durée de validité des ordonnances de lunettes ou de lentilles pour faciliter leur renouvellement.

Le ROF demande également que les opticiens puissent « participer aux campagnes nationales de prévention et de dépistage visuels, auprès des adultes comme des enfants, en soutien des ophtalmologistes et les orthoptistes. » Enfin, il souhaite que les opticiens puissent aussi proposer des téléconsultations avec un ophtalmologiste « directement depuis leur magasin ».

Pour populariser ces propositions auprès du grand public, le ROF en a fait une pétition en ligne et lancera une campagne d'affichage la semaine prochaine dans 17 villes de France touchées par le manque d'ophtalmos.

À l'automne dernier, lors de l'examen du budget de la Sécu, les ophtalmologistes avaient vivement réagi, cette fois, contre de nouvelles possibilités d'accès direct aux orthoptistes. Par ailleurs, des téléconsultations d'ophtalmologie ont déjà été mises en place, non pas dans des magasins d'optique, mais avec des orthoptistes.


Source : lequotidiendumedecin.fr