Chahuté par les médecins grévistes, François Braun rappelle la profession à ses « droits et devoirs »

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Publié le 02/12/2022

Crédit photo : Twitter @MedPourDemain

Alors que la manifestation parisienne des médecins libéraux devant le ministère de la Santé touchait à sa fin, jeudi soir, le ministre de la Santé – fait rarissime – est allé directement à la rencontre des médecins dans la rue pour engager la discussion. 

La venue du ministre de la Santé a d'abord pris un tour courtois. « Qu'est-ce que vous mettez pour revaloriser la médecine libérale ? », lui a lancé le Dr Pascal Charbonnel, médecin généraliste aux Ulis, ancienne figure de la grande grève des gardes de 2002.

Rapidement entouré par d'autres grévistes – dont le Dr Jean-Paul Hamon, ex-président de la FMF et des représentants du collectif « Médecins pour demain » – le ministre a lancé sa réplique favorite : « Droits, devoirs ! » Allusion notamment aux négociations conventionnelles où le sujet des revalorisations s'accompagne d'objectifs intangibles sur l'accès aux soins ou la permanence des soins. 

« Comment on arrive à résoudre ensemble le problème des 600 000 patients en ALD sans médecin traitant. Et les déserts médicaux, comment on y arrive ? Et la permanence des soins ? a lancé le ministre (...) Les Français ont besoin d'un certain nombre de réponses ». « Nous aussi ! », ont rétorqué plusieurs grévistes. Le locataire de Ségur s'est employé à calmer le jeu. « Je sais que ce n'est pas simple, vous n'êtes pas responsables des déserts médicaux, vous n'êtes pas responsables des politiques depuis 30 ans, c'est clair », a-t-il convenu. 

Arrêter d'accuser les médecins

Un peu plus tard, le ton monte d'un cran. « On donne de notre temps, je ne vois pas mes enfants, ils pleurent parce que je ne les vois pas, donc je pense qu'à un moment, il faut arrêter d'accuser les médecins, lance une gréviste exaspérée. Il faut revoir la manière dont les patients consomment la médecine. Ils consomment pour tout, pour rien. » Un autre médecin embraye, sur un mode tonique. « Il faut plus de médecins, des dermatologues, des ophtalmos, des cardios, des médecins généralistes ! ». François Braun affiche alors son agacement. « Bon d'accord, c'est y a, faut qu'on ! Mais on fait comment, on fait comment ? On doit prendre les choses en main avec les troupes qui sont là », a-t-il recadré.

Face aux revendications tarifaires autour de la consultation à 50 euros, François Braun a suivi sa ligne, renvoyant à la négociation conventionnelle. « J'attends qu'on se mettre d'accord pour répondre aux besoins de santé des Français. » Le ministre a assuré au collectif « Médecins pour demain », à l'origine du mouvement de fermeture des cabinets, qu'il était prêt à « discuter » avec lui, y compris en parallèle des négociations conventionnelles avec les syndicats officiels. « Ma porte est ouverte », a-t-il assuré. 

  


Source : lequotidiendumedecin.fr