Chute du BNC : tombés à la douzième place dans l'échelle des revenus, les radiologues libéraux s'indignent de la politique du rabot tarifaire

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Publié le 23/02/2022
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Crédit photo : Phanie

En 2020, les revenus imposables des praticiens libéraux ont été fortement impactés par la crise sanitaire et ce, malgré les aides de l'État, a confirmé et illustré il y a quelques jours la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) sur la foi de plus de 106 0000 déclarations enregistrées (tous secteurs).

Dans ce palmarès annuel incontestable, les quelque 4 000 radiologues libéraux subissent une baisse moyenne de 14 % de leur BNC « qui passe de la 11e place à la 12e dans l'échelle des revenus des médecins libéraux », se désole la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Le résultat moyen dans la spécialité radiologie/imagerie médicale passe ainsi de 120K€ à 103,8 K€, soit une perte annuelle de plus de 16 000 euros. En 2019 déjà, le revenu des radiologues avait reculé de plus de 3 %.

Pour rappel, le repli moyen des BNC est de 3,36 % pour les généralistes et de 8 % pour l'ensemble des spécialistes en 2020.

Impact sur les investissements et les délais

Pour la FNMR, cette mauvaise fortune depuis une décennie est la conséquence d'une « politique assumée et constante de baisse du revenu », empêchant les radiologues libéraux « qui investissent sur leurs propres fonds, d’acquérir les équipements les plus performants en IRM, scanner ».

Ces restrictions d'investissements, combinées au « nombre insuffisant d'autorisations administratives pour l'installation d'IRM et de scanners et à une pénurie de manipulateurs radio », aboutissent à une hausse des délais de rendez-vous en IRM. « Jusqu'à 70 jours pour un examen d’IRM, 30 jours en moyenne dans le pays », précise l'organisation. Elle fait valoir que la crise sanitaire a illustré « le rôle central de l'imagerie » qui ne doit pas être sacrifiée « au nom de fausses économies ».

Une fois de plus, la Fédération prévient qu'elle n'acceptera pas « de nouvelles baisses de tarif des actes » accentuant la baisse des investissements dans les équipements les plus modernes. Elle réclame toujours l'abrogation définitive de l'article 99 de la loi Sécu 2017 qui autorise le directeur de la Cnam à fixer unilatéralement certains tarifs. Selon l'organisation, les décotes tarifaires répétées ont abouti en dix ans à la fermeture de plus de « 100 centres d'imagerie ».


Source : lequotidiendumedecin.fr