Un naturopathe parisien devant la justice après le décès d’un homme atteint d’un cancer des testicules

Publié le 09/08/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Un naturopathe a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour « exercice illégal de la médecine et usurpation de la qualité de médecin » après le décès d'un homme atteint d'un cancer, qu'il prenait en charge, selon des sources judiciaires.

Le naturopathe parisien se présentait sur son site internet comme « biochimiste » et « docteur en médecine moléculaire, spécialisé dans la recherche sur les cellules souches cancéreuses du cerveau ». Il proposait des stages et des conseils axés notamment sur le crudivorisme.

La victime, âgée de 41 ans à son décès, avait placé toute sa confiance dans ce naturopathe, persuadée que les purges et les jeûnes qu'il lui conseillait le guériraient de son cancer aux testicules, relate le Parisien. La veuve de la victime avait dénoncé les faits en février 2019 au parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête.

Un patient curable

La qualification d'« homicide involontaire » n'a pas été retenue car les investigations, menées par le pôle santé publique du tribunal de Paris, « n'ont pas permis de démontrer un lien de causalité certain entre l'intervention de l'intéressé et le décès de la victime », a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.

« Le lien de causalité est dans le fait de lui dire de ne pas aller se soigner. Au moment où il découvre son cancer, s'il ne rencontre pas cette personne, il était curable », a estimé Manuel Abitbol, l'avocat de la veuve et de la famille du défunt. « Il est arrivé à l'hôpital quand il ne pouvait plus rien faire, il a fait une chimiothérapie trois mois avant de mourir », a ajouté Me Abitbol, rappelant que le taux de guérison d'un cancer des testicules est de 97 %. L'audience du naturopathe devant le tribunal correctionnel de Paris a été fixée au 10 septembre.

En 2020, 38 % des signalements à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) étaient liés au domaine de la santé et du bien-être. Parmi les dérives figurent les stages de jeûne extrême ou le crudivorisme, une pratique qui consiste à consommer uniquement les aliments crus.

(Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr