Face aux inquiétudes des professions libérales autour du futur régime universel de retraite, Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites, ont réuni les représentants des professions libérales de santé (médecins, infirmiers, kinés, etc.) le 16 octobre, ouvrant un nouveau cycle de concertation plus directe par profession.
Quatre syndicats de médecins libéraux (CSMF, SML, FMF et MG France – Le BLOC étant absent) ont pu rappeler les craintes du corps médical sur la réforme à venir, qu'il s'agisse du risque de disparition de leur caisse professionnelle (CARMF), de l'avenir des sept milliards d'euros de réserves ou de la gouvernance du système universel.
Comme annoncé par Jean-Paul Delevoye, des réunions bilatérales vont donc être organisées dans les mois à venir. Pour les médecins libérales, quatre réunions mensuelles ont déjà été programmées dont la première devrait avoir lieu le 6 novembre.
Objectif : « aborder point par point les spécificités de la retraite des médecins », confie le Dr Martine Pelaudeix, chargée de la retraite à MG France. « Le gouvernement ne s'est pas plus avancé sur le sujet. La base de la réforme reste le rapport de M. Delevoye et nous ne sommes pas rassurés », ajoute la généraliste installée à Ambazac (Haute-Vienne).
Unis
La CSMF fait valoir que tous les syndicats de médecins libéraux représentatifs ont signé un communiqué commun – fait rare – pour détailler leurs lignes rouges : maintien du rapport cotisations/prestations et du niveau de retraite, garantie autour de l'ASV (au cœur du pacte conventionnel), conservation des 7 milliards d'euros de réserves et de la CARMF. « Je m'en tiens à cette position commune. Nous devons partir unis », insiste le Dr Jean-Paul Ortiz. Le président de la CSMF précise que la retraite sera le premier thème abordé lors d'une rencontre intersyndicale (seniors/juniors) organisée le 20 novembre à l'URPS Ile-de-France. « Mon appel à l'union syndicale au congrès de la CSMF à Juan-les-Pins prend forme », se réjouit le chef de file de la Conf'.
Le SML déplore de son côté que « le gouvernement ne se soit avancé sur rien à ce stade. Nous attendons les simulations que nous avions déjà réclamées à Jean-Paul Delevoye », grince le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat.
Membre du collectif SOS Retraites qui a appelé les professions libérales à une journée de grève le 3 février 2020, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, veut croire que « la réaction des régimes spéciaux et des régimes autonomes semble avoir fait reculer le gouvernement », du moins sur la tentation de passer en force. « Mais, ajoute-t-il aussitôt, on ne sait toujours rien de plus. »
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