Rien n'y fait. Alors qu'une nouvelle réunion sur la réforme des retraites se tiendra mardi 3 décembre avec le ministère de la Santé, les professions libérales de santé – en commençant par les médecins – dénoncent une situation bloquée qui n'apporte « aucune garantie concrète » avec le futur régime universel.
« Le gouvernement campe sur ses positions pour ce qui est déjà connu du projet de réforme des retraites et il n’a pas levé le flou sur les incertitudes qui demeurent. Aucune avancée nouvelle ne s’est produite », assure le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui dénonce un « enfumage permanent ».
Refus de Matignon
Selon plusieurs syndicats de médecins, aucune garantie formelle (hormis des promesses verbales) n’a été donnée concernant la sanctuarisation du régime ASV, ni sur le sort des réserves, le rapport cotisation/prestation et pas davantage sur la future gouvernance. Pour les praticiens libéraux, le sort de la CARMF reste en suspens. « Le Premier ministre persiste à écarter la limitation à un plafond de la sécurité sociale (PASS) du périmètre de la future retraite universelle », se désole le SML. Or, il s'agit d'une demande formelle de l'UNAPL (Union nationale des professions libérales) pour sauver les caisses professionnelles.
« En l’absence d’un signal concret dans les prochains jours, le SML entrera en contestation et s’opposera à cette réforme inadaptée aux médecins libéraux. Leur régime autonome de retraite ne doit pas être démantelé pour procurer au gouvernement l’alibi dont il a besoin afin de justifier la refonte des régimes spéciaux », prévient le syndicat de Philippe Vermesch.
Trouver de bons arguments
L'UNAPL – dont le président Michel Picon a été reçu par Edouard Philippe et Jean-Paul Delevoye dans le cadre de la concertation – juge, en l’état des discussions, que le projet de système universel continue de soulever « la colère des professionnels libéraux ».
L'organisation a étudié les pistes de compensation financière proposées par le gouvernement, comme la réduction de l’assiette de la CSG avec transfert de ce gain sur la cotisation retraite. « Mais le compte n’y est toujours pas ! », estime l'UNAPL. Tout comme l’indexation estimée de la valeur du point sur le salaire moyen (en lieu et place d’une indexation moindre sur l’inflation) qui, selon l'UNAPL, « ne suffit pas pour compenser la baisse de rendement ». « Le gouvernement devra trouver de bons arguments et avancer des garanties solides pour expliquer aux professionnels libéraux qu’ils ont intérêt à rejoindre le régime universel », résume Michel Picon, qui tirera bientôt « toutes les conséquences » de ce projet.
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