L’Atlas de la démographie médicale, dont l’Ordre national a publié la sixième édition, met pour la première fois en relief, chiffres à l’appui, un phénomène déjà identifié par les syndicats et les autorités : les médecins libéraux qui dévissent prématurément leur plaque.
On savait peu de chose sur ces praticiens qui décident d’arrêter l’exercice libéral avant l’âge de la retraite. L’Ordre note que 927 médecins libéraux sont passés à l’acte en 2011. Ces médecins sont âgés en moyenne de 49 ans. Mais parmi eux, 27 avaient moins de 34 ans, 104 moins de 40 ans, et 129 moins de 45 ans. Les motivations de ces praticiens sont identifiées. L’Ordre cite pêle-mêle « les charges financières pesant sur le cabinet, l’excès de tâches administratives, le temps de travail quotidien ou encore le manque de reconnaissance ». Ces praticiens déçus de l’exercice libéral sont majoritairement des généralistes (62 %), mais aussi des psychiatres et les radiologues. Ce sont des hommes à 54 % et des femmes à 46 %. Après avoir décroché leur plaque, ces praticiens deviennent salariés pour 62,7 % d’entre eux, et 35,9 % exercent en tant que remplaçants.
La piste du cumul emploi retraite
L’Ordre présente une approche territoriale de ces décrochages de plaque. Les régions où l’on dévisse le plus sont l’Ile-de-France et PACA. « La commune de Marseille recense le plus grand nombre de décrochages de plaques, précise l’Ordre. Nice arrive en 2e position et Montpellier (Languedoc-Roussillon) la troisième ».
Le cumul emploi retraite est également analysé par l’Ordre. Parmi les 51 930 médecins retraités inscrits au tableau, 17,3 % continuent à exercer une activité (soit près de 9 000 médecins). « Ce pourcentage pourrait être aisément triplé, assure le Dr Michel Legmann, président de l’Ordre, pour peu que les dispositifs d’incitation financière soient améliorés ». L’Ordre affirme en effet que ces retraités actifs constituent « une solution pragmatique au problème des déserts médicaux ». Âgés en moyenne de 69 ans, ces médecins sont des hommes à 80 %. Ils exercent le plus souvent en Ile-de-France, dans les régions du sud de la France, et dans le Nord-Pas-de-Calais. Selon les projections ordinales, ces retraités actifs pourraient, en 2017, représenter 34 % des effectifs de médecins retraités.
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