« Le système de santé est-il organisé pour les patients ou pour les médecins ? Le gouvernement oublie-t-il les intérêts des patients et des usagers pour ne retenir que les revendications tarifaires des médecins libéraux ? », s'agace France Assos Santé, en réaction à la lettre de cadrage adressée par le ministre de la Santé Aurélien Rousseau au directeur général de l'Assurance-maladie.
Le tarif de la consultation va augmenter : c'est le message principal qu'a renvoyé le gouvernement aux usagers, se désole cette organisation de référence qui regroupe plusieurs centaines d'associations. « Les quatre prochaines années seront des années noires pour les patients ! s'alarme-t-elle. Augmenter le prix de la consultation payé aux médecins libéraux ne suffira pas à répondre aux conséquences de démographie médicale et aux difficultés croissantes d’accès aux soins pour nos concitoyens ». Le cadrage politique « est centré sur la seule rémunération au détriment de la nécessité majeure de restructuration de l’offre de soins », peut-on lire.
Nécessité de santé publique
À la veille du lancement des négociations conventionnelles – d'abord sous forme de bilatérales – la fédération d'usagers préconise de mettre l'accent sur l'exercice coordonné et les délégations de tâches. « Chaque patient doit bénéficier d’une équipe de soins pluriprofessionnelle sur son territoire : c’est désormais une nécessité de santé publique qu’il faut imposer en renforçant l’obligation de travailler en coordination sur les parcours de soins des pathologies chroniques », recadre l'association.
De surcroît, afin de répondre aux besoins de santé, les représentants des usagers réclament de réinstaurer l'obligation pour les médecins d'adhérer et de participer à une CPTS ainsi que de participer à la permanence des soins (PDS) — mesures de la PPL Valletoux retirées par la commission des affaires sociales du Sénat (le texte arrive en séance publique mardi). « Si ces mesures indispensables ne se traduisent pas dans les négociations conventionnelles, elles devront avancer par voie législative, plaide encore la fédération. Là encore, France Assos Santé déplore la position du gouvernement qui ne souhaite pas perturber les négociations conventionnelles avec des travaux conduits au Parlement… »
Caustique, l'association exige que le processus législatif « ne soit pas perturbé, amoindri ou bloqué, par ces négociations conventionnelles sectorielles avec les syndicats de médecins libéraux ». Une façon de répondre du tac au tac au ministre de la Santé qui souhaitait, lui, que la procédure conventionnelle ne soit pas affectée par le législatif.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier