Avec un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros en 2022 (contre 794 millions en 2020), la filière Healthtech affiche un taux de croissance annuel moyen inédit de +33 %. Fin 2023, le secteur comptait 2 660 entreprises et 60 000 emplois directs et indirects sur le territoire. Mais bien que la dynamique de création soit bonne, le nombre de liquidations d’entreprises du secteur a également augmenté. C’est le principal enseignement du dernier panorama de France Biotech 2023.
Dispositifs médicaux, biotechnologies, solutions de santé numérique… Près d’une centaine de nouvelles sociétés sont sorties de terre en l’espace de deux ans. Mais compte tenu d’un contexte macroéconomique plus incertain en 2023 et des difficultés pour certaines sociétés de se refinancer, l’année a été sujette à « un nombre plus important de liquidations judiciaires, comparé à 2019 et 2020 », indique le panorama. Ainsi, 39 sociétés ont subi une liquidation judiciaire, avec un solde net de 20 nouvelles sociétés.
Dans la même veine, les montants des levées de fonds en France ont reculé de 32 % par rapport à 2022, à 1,8 milliard d'euros, ce qui fait pourtant de l'Hexagone « le deuxième pays européen en montants levés et nombre d'opérations en capital-risque en 2023 », s’est félicité Franck Mouthon, président de France Biotech. Reste que le financement et les levées de fonds représentent l’une des plus grandes préoccupations des entrepreneurs en 2023, qui privilégient de plus en plus les partenariats industriels en compensation.
La filière est toujours soutenue par les pouvoirs publics. Bpifrance (dans le cadre de France 2030) a distribué en 2023 près de 1,2 milliard d’euros d’aides et d’investissements et 4,3 milliards d’euros en trois ans.
15 000 emplois en 2023
Dans le détail, les sociétés spécialisées dans le numérique en santé, qui ont connu une « accélération forte » s’en sortent plutôt bien. Le nombre d’entreprises a plus que doublé en quatre ans (200 en 2019 et 450 en 2023). 77 % d’entre elles ont déjà des produits ou solutions sur le marché. 61 % des produits intègrent de l’IA, 82 % du machine learning.
Au global, le secteur affiche une dynamique qui va de pair avec la jeunesse de ses entreprises. Près de la moitié sont des start-up créées il y a moins de cinq ans (45 %). Comparées aux medtechs et aux biotechs, les sociétés de santé numérique sont les plus jeunes. Cela reflète l’intégration plus récente du numérique et de l’IA dans le secteur de la santé.
L’oncologie se taille la part du lion
Dans les biotechs, l’oncologie (un quart des produits), les maladies rares, la neurologie et l’infectiologie sont les domaines de prédilection des 800 entreprises françaises.
Dans les 1 400 entreprises de medtech et de diagnostics qui développent des dispositifs médicaux, les aires thérapeutiques les plus développées sont la chirurgie générale, orthopédique et réparatrice (15 %), l’oncologie (10 %), la neurologie (9 %), la cardiologie vasculaire (7 %) et l’imagerie (6 %).
Les modèles d’affaires de ces entreprises sont diversifiés et parfois hybrides : 63 % relèvent de l’achat hospitalier, 39 % sont remboursées par l’Assurance-maladie, 34 % de l’achat industriel, 33 % sont pris en charge par des mutuelles, 25 % sont des achats professionnels libéraux et 20 % sont réglées par le patient lui-même. Les domaines d’application de ces produits sont la télésurveillance des patients (14 %), le diagnostic digital/assisté par ordinateur (14 %) et la télémédecine (11 %), suivies des big data et analyse de données (10 %) et la coordination des soins B2B (9 %).
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