Quels regards les Européens portent-ils sur leur propre système de santé ? Qu’attendent-ils de l’Union européenne en matière de protection sociale ou de santé environnementale ? Une vaste enquête* réalisée par Harris Interactive dans 7 pays européens pour la Mutualité française lève un coin du voile.
Première leçon : la perception générale des Européens sur leur protection santé actuelle est extrêmement contrastée. Alors que les Français, les Allemands et les Suédois se sentent très majoritairement bien protégés par leur système de santé national (respectivement à 85 %, 83 % et 73 % d'entre eux), les Polonais (35 %) et les Grecs (27 %) ne sont qu'une petite minorité à se sentir bien couverts.
Ingérence = prudence
Cette fracture se confirme sur la capacité et l'autonomie de leur pays à améliorer le système de santé. Si les Italiens, Français et Allemands font plutôt confiance dans leur pays pour agir efficacement sur la santé (respectivement 59 %, 56 % et 55 %), les Grecs, les Polonais et les Portugais ne partagent pas ce sentiment (24 %, 30 % et 42 %).
À l’inverse, plus les pays sont riches et protecteurs, moins ils font confiance à l'Union pour intervenir afin d'améliorer le système de santé. C'est le cas pour les Français, les Allemands et les Suédois qui se montrent très attachés au pilotage indépendant de leur système de santé (comme aujourd'hui). En revanche, Polonais, Portugais et Grecs en appellent volontiers à l'intervention accrue de l'Union européenne.
Deuxième leçon : certains sujets peuvent être très fédérateurs pour les citoyens européens. C'est principalement le cas de la santé environnementale. 83 % des Européens souhaitent que l'Union intervient davantage dans le cadre d'une politique commune environnementale renforcée. La lutte contre la pollution de l'eau et de l'air apparaît comme la préoccupation majeure des Européens, devant les perturbateurs endocriniens, les ondes, les pesticides ou la préservation de la biodiversité.
En revanche, les pays restent divisés sur l'intervention de l'UE en matière de protection sociale (reflet, là encore, de leur propre situation actuelle) : ainsi 65 % des Portugais réclament une procédure d'harmonisation des droits sociaux (salaire minimum, congé maternité) mais seulement 31 % des Suédois et 43 % des Français.
La question de la protection des données personnelles se révèle être une attente forte des citoyens européens, mais aussi une inquiétude. Même s’ils estiment très majoritairement que la collecte de données de santé est nécessaire pour améliorer la qualité des soins et le suivi des patients (75 % tous pays), environ deux tiers d'entre eux s'alarment de l'exploitation de ces data (entre 62 % à 72 % selon les pays).
Le médecin plébiscité partout
Dans le champ de la santé, c'est le médecin qui reste de très loin la première personne de confiance en matière d'utilisation des données personnelles. Plus de 9 Européens sur 10 se déclarent prêts à partager leurs données avec leur praticien – quel que soit le pays. Ils sont nettement plus réticents à partager leurs données avec les pouvoirs publics de leur pays (51 % tous pays) et davantage encore avec les autorités européennes ou des entreprises privées offrant des services de e-santé (environ 40 %).
*Enquête réalisée auprès de 7 056 Européens représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus dans sept pays (France, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Portugal et Suède).
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier