Des délais d'attente interminables, un système de soins très hétérogène au plan national. En Italie, mieux vaut désormais être en parfaite santé, en ce début d'été. Il faut aujourd'hui près de trois mois pour une chirurgie du cancer du col de l’utérus qui devrait être réalisée dans un délai de 30 jours maximum, deux mois pour un contrôle gynécologique ou cardiaque pourtant urgent et un an pour une fibroscopie gastrique et digestive avec biopsie…
Pour une première visite chez un spécialiste de ville – cardiologue, oncologue, endocrinologue ou pneumologue – les Italiens doivent attendre en moyenne entre trois mois et 18 mois en croisant les doigts pour que la situation n’empire pas. Même situation catastrophique pour la chirurgie de la hanche ou en radiologie où les patients doivent patienter entre un et deux ans pour une visite spécialisée, une opération ou une mammographie dans le cadre du dépistage du cancer.
Coupes budgétaires
En réalité, selon l’Istat, l’Institut des statistiques italien, certaines régions sont particulièrement mal loties avec des délais plus longs comme la région des Marches dans le centre du pays ou le Latium.
Pour expliquer ces délais interminables, l’association à but non lucratif Cittadinanzattiva, spécialiste de ces sujets, évoque sans surprise la pénurie de praticiens et les coupes budgétaires. À ces facteurs s’ajoute le regroupement des prises de rendez-vous via un centre téléphonique régional souvent embouteillé. Sans oublier les problèmes structurels liés à l'organisation des soins variable selon les régions et les hôpitaux, le rôle plus ou moins actif des structures privées et les imprévus.
Ticket modérateur
Plusieurs solutions ont pourtant été envisagées. En 1998 déjà, le ministère de la Santé avait adopté un dispositif autorisant les patients à bénéficier d'un acte médical auprès d’une structure conventionnée en payant seulement le ticket modérateur lorsque les délais d’attente dépassent 72 heures en cas d’urgence ou les dix jours indiqués sur une ordonnance par le praticien. Cette « norme » autorise également le recours aux établissements conventionnés si la visite spécialisée prescrite au patient n’est pas effectuée dans un délai d’un mois… Mais sur le terrain, ce dispositif est rarement appliqué. Dans le nord du pays, une coopération a été mise en place entre public et privé pour désengorger les hôpitaux. Des structures conventionnées garantissent l’accès aux soins d’urgence lorsque les hôpitaux sont saturés.
Reste que cette situation pousse nombre d'Italiens à renoncer aux soins par lassitude ou épuisement. Selon l'Istat, l’an dernier, plus de quatre millions d’Italiens, soit l’équivalent de 7% de la population ont complètement renoncé à des soins médicaux dans le secteur public. Certains ont opté pour le privé (à des coûts très élevés) mais la majorité a renoncé aux soins et aux diagnostics par manque de moyens.
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