Après avoir été contraint d'annuler celui de l’année dernière pour cause de crise sanitaire, le Congrès national des centres de santé pourra bien avoir lieu cette année, les 7 et 8 octobre. Et il s’agira d’une édition spéciale à plusieurs titres.
En effet, 2021 marquera le 60e anniversaire de l’évènement. Après 18 mois de pandémie, ce sera aussi l’occasion pour les acteurs des centres de santé de se retrouver pour tirer les leçons de la crise sanitaire et construire l’avenir.
Car comme le rappelle le président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) le Dr Frédéric Villebrun, ces derniers « ont pris part très largement à la mobilisation contre le virus ».
« Ils ont été moteurs pour le maillage territorial de la réponse à l’épidémie. Et dans certains territoires, nous étions même les seuls acteurs en capacité de pouvoir se mobiliser aussi rapidement et efficacement ».
Service public territorial et statut de praticien ambulatoire
La pandémie aura permis de faire progresser certains sujets comme l’organisation des soins primaires en ville. « Les équipes en s’articulant avec les CPTS ont développé une force de frappe importante », souligne le Dr Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS). Ces structures, qui sont aujourd’hui près de 700 sur le territoire français veulent prolonger les discussions entamées par la crise.
Le thème de ce 60e Congrès était donc tout trouvé : « reconstruire le système de santé ». En réalité, le sujet était déjà celui prévu l’année dernière mais il reste d’actualité et même encore plus après la pandémie. Tout comme les revendications que portent les centres de santé pour leur avenir, celles-ci ayant même peut-être gagné en force et en pertinence au regard de la crise traversée.
« Nous mettons toujours en avant la nécessité d’un service public territorial de santé, explique le Dr Villebrun. C’était évident avant la crise, ça l’est encore plus aujourd’hui ».
Il faut entendre par là « un service de santé qui soit le pendant de l’hôpital public en ville », avec des structures qui aient aussi « une valence de santé publique ». Une création qui doit s’accompagner également de celle d’un statut de praticien ambulatoire, sorte de pendant de celui de praticien hospitalier, et élément essentiel pour améliorer l’attractivité des carrières aussi en ville.
« Le Ségur a creusé le fossé pour certains métiers puisqu’il y a eu une réévaluation des carrières des professionnels médicaux et paramédicaux dans la fonction publique hospitalière mais pas dans la fonction publique des collectivités territoriales », souligne le Dr Colombani.
Sortir du paiement à l'acte
De manière générale, les acteurs des centres de santé estiment qu’un travail est nécessaire et urgent sur le mode de rémunération et le modèle économique de leurs structures.
« Il faut regarder les missions qu’on nous demande de porter qui ne sont pas financées par l’acte, explique la présidente de la FNCS. Il faut trouver d’autres modes de rémunération ».
À l’image de l’expérimentation Peps (paiement en équipe de professionnels de santé en ville), dont font partie 16 centres de santé et qui se déroule jusqu’en 2023. Elle permet pour les généralistes et infirmiers des structures participantes de sortir du paiement à l’acte pour être dans un forfait par capitation.
« C’est une bonne perspective pour le financement des centres de santé et d’activités nouvelles pour réussir à prendre en charge de manière globale les patients sans être contraints par la logique de l’acte », considère le Dr Villebrun.
Renégocier l'accord conventionnel
Le financement des centres de santé et de leur travail de coordination, il en sera aussi question à travers la réouverture de la négociation conventionnelle ACI (accord conventionnel interprofessionnel). Accord essentiel pour les centres de santé puisqu’aujourd’hui il représente en termes de financement « 25 % des recettes des centres de santé » précise le Dr Colombani. Les discussions devraient entre autres porter sur les soins non programmés ou la prévention pour cet accord qui n’a pas bougé depuis 2017.
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