Le Pr Laurent Spelle, chef du service de neuroradiologie interventionnelle de l'hôpital du Kremlin Bicêtre, sait raconter des histoires. À Neuri, le premier centre français et européen dans la prise en charge de l'AVC, il explique en quoi l'année 2015 a été aussi un vrai changement de paradigme pour la neuroradiologie interventionnelle : « A la mi-2015, cinq études randomisées montraient l'intérêt supérieur de la thrombectomie. Avec cette nouveauté, c'était la désorganisation la plus totale, les hôpitaux n'ayant pas nommé de praticiens alors qu'en même temps des tombereaux de malades nous sont tombés dessus. » Résultats, il a fallu dare-dare déterminer quelles étaient les indications des patients pouvant être désignés victimes de thrombectomies. Ensuite, l'organisation des traitements [très demandeuse en ressources humaines] a dû être mise en place : « Plus de la moitié des thrombectomies ont lieu la nuit ou le week-end », lâche le Pr Spelle. À cette époque, après des réunions entre toutes les sociétés mondiales de la spécialité pour identifier les moyens nécessaires à cette nouvelle prise en charge, « les training guidelances sont apparues simultanément dans douze revues de langue anglaise », argument le Pr Spelle qui poursuit la belle histoire. Pour faire face à l'augmentation de l'activité lorsque l'imagerie interventionnelle a permis de traiter les 80 % d'AVC ischémiques, il a fallu regrouper les forces existantes. Un partenariat s'est d'abord établi entre la société Philips et l'AP-HP (fin 2009). Puis « en 2015, nous avons fusionné les équipes de l'hôpital Beaujon ou je me trouvais et de l'hôpital Bicêtre. Nous sommes venus installer aux portes sud de Paris une importante plateforme interventionnelle avec beaucoup de médecins et de manipulateurs pour être en mesure de traiter des cohortes importantes de patients. »
Plans orthogonaux
S'y est greffée une innovation technologique fournie par Philips. Outre ses deux machines Biplan et Monoplan (Azurion) installées en mai 2018 au sein du site du Kremlin avec leurs arceaux permettant à l'opérateur de voir simultanément deux images dans des plans orthogonaux, la technologie 3D permet de distinguer nettement la morphologie de l'anévrisme. « Largement utilisée dans notre pratique quotidienne et facile à utiliser, elle permet d'obtenir une image en temps réel, avec une fonction zoom qui permet de grossir même les plus petits anévrismes », indique le Pr Spell. En 2011, Philips a introduit la solution Clarity avec laquelle il est devenu possible de diminuer les doses d'irradiation tout en augmentant la qualité de l'image. Autre innovation, la scannographie a amélioré grandement la qualité de l'image, notamment des complications (saignements) ou du matériel implanté (en général peu radiopathe). Au final, la solution complète d'intervention avancée IGT (thérapie guidée par l'imagerie) s'intègre dans la plateforme Azurion pour soutenir le flux de travail clinique. Brique supplémentaire, et non des moindres, « les lunettes Hololens 2 de Microsoft permettent aux neurologues interventionnels de libérer leurs mains prises pour guider le cathéter, avec un simple casque, un écran délocalisé et une image 3D qui flotte », explique Nicolas Villain, directeur du Hub IA chez Philips France. Réalité augmentée, quand tu nous tiens...
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