Le service d’accès aux soins ne devra pas court-circuiter le médecin traitant, alertent les syndicats

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Publié le 31/08/2020

Tout juste nommé directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatome mènera dès septembre des négociations conventionnelles avec les syndicats de médecins libéraux. Celles-ci concerneront notamment la collaboration entre les professionnels de santé, le développement de la télémédecine et le Système d’accès aux soins (SAS). Ce service, dont la création a été annoncée fin 2019 dans le pacte de refondation des urgences d'Agnès Buzyn, devra permettre aux Français de trouver à tout moment une réponse à leurs demandes de soins non programmés.

En parallèle des discussions entre les syndicats de médecins libéraux et la Cnam sur le SAS, les agences régionales de santé (ARS) devraient mener des expérimentations en région. Estimant que « les enseignements qui [en] seront tirés détermineront l'efficacité du système », la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération des médecins de France (FMF), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et MG France ont rappelé dimanche dans un communiqué commun leurs exigences. « Expérimenter sur des bases confuses serait le meilleur moyen de faire échouer le dispositif », soulignent les quatre organisations.

Ne pas détricoter la PDSA

Première ligne rouge à ne pas franchir pour les syndicats : le détricotage de l’organisation de la permanence des soins ambulatoires (PDSa), « sauf à vouloir retarder durablement la création du SAS ».

Les syndicats rappellent ensuite que « le SAS s’appuiera sur une plateforme de régulation des appels, pilotée par les médecins libéraux, associant des opérateurs de soins non programmés et des médecins généralistes d’astreinte, exerçant en dehors du Centre 15 ». Ils précisent que « l’appel au médecin traitant devant rester le premier réflexe en cas de demandes de soins » et que la régulation devra rester un « passage obligé » pour obtenir un rendez-vous grâce au SAS.

Désireuses d'être mises sur un pied d'égalité avec l'hôpital, les quatre organisations réclament enfin une gouvernance paritaire du Système d’accès aux soins « pour les outils communs aux SAMU - Centres 15 et aux associations de médecins libéraux : plateforme de réception des appels (front office) et système d’information ». « La gouvernance de l’organisation dédiée aux soins non programmés (back-office) relève quant à elle exclusivement des professionnels de ville », ajoutent-ils.

Pour rappel, l'objectif fixé par le ministre de la Santé Olivier Véran au nouveau DG de la Cnam sera de trouver « des solutions de financement au résultat qui tiennent compte du service effectivement rendu aux usagers dans le cadre du Service d'accès aux soins (SAS) et des organisations mises en place au niveau des territoires ».


Source : lequotidiendumedecin.fr