« C’est un moment émouvant pour moi. » La voix chancelante, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie (6 juillet 2020 - 20 mai 2022), puis de la Santé et de la Prévention (20 mai - 4 juillet 2022) fait ses adieux à Ségur ce lundi 4 juillet. Admettant avoir connu sa « première défaite », qu’elle qualifie de « rude », celle qui a été battue aux législatives dans le Pas-de-Calais, est émue. « J’étais bien ici », lâche l’ancienne présidente de la commission des Affaires sociales, avant de fondre en larmes, sous les applaudissements de la salle.
Lutter contre les déserts
Deuxième à prononcer un discours, la pharmacienne et députée du Havre (Seine-Maritime), Agnès Firmin Le Bodo, souligne ses points de convergences avec l’ex-ministre, avec qui, à la commission des Affaires sociales, elle raconte avoir mené « les mêmes combats, notamment sur l’attractivité des métiers ». Mais, si « nous avons beaucoup avancé, il reste beaucoup à faire », poursuit l’élue. La députée confie qu’elle vaccinait et testait le matin même, à 8 h 30, dans sa pharmacie, quand elle a appris sa nomination.
« L’un des enjeux cruciaux de la Santé est la désertification médicale », rappelle Agnès Firmin Le Bodo, nommée ministre déléguée, chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé. « Et la nouvelle délégation (à Ségur, ndlr) montre à quel point le président a entendu les citoyens » sur la Santé, soutient-elle.
Une rénovation du système
Dernier à prendre la parole, le Dr François Braun affirme « être novice dans cet exercice », provoquant les rires de la salle. Sa prédécesseure lui donne raison en lui conseillant – discrètement – d’enlever son masque lorsqu’il prend la parole. « Notre système de santé n’est plus compris », regrette-t-il, avant de le qualifier « à bout de souffle ».
Le Dr Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, prône « une rénovation du système, centrée sur les besoins de santé des Français, au plus près des différents territoires ; avec les élus, les soignants et les soignés ». Le nouveau chef de Ségur indique qu’il recevra, avec Agnès Firmin Le Bodo, les corps intermédiaires « dans les prochains jours ». D’ici là, ironise-t-il, « Agnès devra m’initier au Parlement ». En tout cas, « tout ne pourra pas être fait en semaine ou en mois ». Patience, donc, semble suggérer l’urgentiste, pour qui « ville et hôpital doivent travailler main dans la main et non plus côte à côte », sous les yeux du directeur général de l’Assurance maladie Thomas Fatôme et de celui de la DGS, le Pr Jérôme Salomon.
Les syndicats, pas hostiles à Braun
Le SML salue dans un communiqué « la nomination du Dr François Braun », ainsi que « la formation d’un pôle Santé étoffé ». L’UFML-S enjoint le Dr Braun à être « un médecin pour la médecine », lequel « devra agir comme un médecin agit face à la maladie et pour son patient : en pensant en médecin ». La FMF félicite l’urgentiste et a affirmé que « le système de santé a besoin d’une réanimation rapide et énergique, tant pour l’hôpital que pour la ville et le libéral en particulier ». « C’est l’homme de la situation face aux défis qui nous font face », affirme au Généraliste le Dr Franck Devulder, président de la CSMF. « Il a montré une détermination à faire avancer les choses », estime-t-il.
De son côté, l’intersyndicale Les Libéraux de santé souligne « la qualité des propositions soumises » par le Dr Braun dans le cadre de sa mission flash, ce qui « prouve qu’il est un choix sérieux pour répondre à la crise du système de santé ».
Les regrets de Damien Abad
Lors de sa passation de pouvoir avec Jean-Christophe Combe, nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées et Geneviève Darrieussecq, nommée ministre déléguée en charge des personnes handicapées députée, Damien Abad a exprimé ses regrets. « On ne m’aura pas laissé le temps, mais jusqu’au bout, j’ai assumé pleinement mon rôle de ministre ». Le désormais ex-ministre a également dénoncé les accusations de viol, tentatives de viols et agression sexuelle, comme des « calomnies ignobles », organisées « dans un calendrier précis », faisant office d’« arme politique ».
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