Système de santé

Près de 80 % des Français favorables au renouvellement d'ordonnance par les infirmiers et les pharmaciens

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Publié le 04/05/2022

Le baromètre d'opinion de la Drees, qui évalue chaque année l'évolution de l'opinion des Français à l'égard du système santé, a été publié ce 4 mai. Il révèle qu'en 2020, 80 % des interrogés sont préoccupés par le sujet de la santé. Par ailleurs, ils sont 87 % à se dire satisfaits des soins médicaux offerts par les généralistes. Néanmoins une large majorité se montrent favorables à certains transferts de compétences.

« Fin 2020, la satisfaction à l'égard de la qualité des soins médicaux offerts augmente globalement, ce qui contraste avec une tendance à la baisse observée les années précédentes, que ce soit pour les structures hospitalières ou la médecine de ville », analyse la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, (Drees) dans son dernier baromètre d'opinion sur la santé publié ce mardi 4 mai. 

Les généralistes et les infirmiers en haut du panier

Cette hausse du degré de satisfaction est particulièrement marquée pour les services d'urgences, note la Drees. Ainsi, en 2020, 54 % des Français sont satisfaits des soins médicaux offerts par les services d'urgences contre 46 % en 2019.

Concernant, la satisfaction à l'égard des médecins spécialistes, elle s'élève à 80 % contre 77 % en 2019.

Les généralistes et les infirmiers (hors hôpital) sont les professionnels de santé qui affichent les meilleurs taux de satisfaction.

Ainsi, en 2020, 87 % des Français sont satisfaits des soins médicaux offerts par les médecins généralistes, contre 85 % en 2019. Cela représente une hausse de 2 points.

La satisfaction à l'égard des soins médicaux offerts par les infirmiers est aussi en hausse (5 points). Elle passe ainsi de 85 % en 2019 à 90 % en 2020.

Ils sont par ailleurs un tiers des interrogés à estimer que les infirmiers ne sont pas en nombre suffisant sur le territoire.

« Concernant la rémunération des infirmiers, les Français pensent qu'ils gagnent en moyenne 1 900 euros nets par mois et jugent qu'ils devraient plutôt toucher en moyenne 2 500 euros nets. Par comparaison, ils estiment que les médecins généralistes gagnent en moyenne 6 250 euros nets par mois et que ce montant correspond à ce qu'ils devraient gagner » indique l'étude.

Pour rappel, selon les derniers chiffres de la Carmf publiés en février dernier, le revenu moyen des généralistes s'établissait, en 2020, à 73 820 euros contre 76 384 euros en 2019 (-3,4 %). 

78 % des interrogés favorables à la délégation de tâches 

Parmi les personnes interrogées, 61 % jugent que le système de Sécurité sociale coûte trop cher à la société. Ce chiffre s'élevait à 56 % en 2019.

Pour réduire le déficit de la branche maladie de la Sécurité sociale, plus de 80 % des répondants se disent « plutôt favorables » à la limitation des tarifs des professionnels de santé d'une part, et à la taxation plus importante des fabricants de médicaments d'autre part.

La délégation de tâche est également une mesure sollicitée par les enquêtés. Le service de statistiques révèle ainsi que « les enquêtés sont de plus en plus favorables à ce que certaines tâches, comme le renouvellement d'ordonnances, puissent être pratiquées par les infirmiers et les pharmaciens à la place des médecins ». Ils sont ainsi 78 % des interrogés à approuver cette idée en 2020 contre 63 % en 2015. 

Ces trois propositions arrivent en tête des mesures sollicitées, bien avant la limitation des remboursements pour certaines prestations (37 % contre 45 % en 2015), l'augmentation des cotisations (16 % contre 22 % en 2015) ou la diminution de la prise en charge des maladies de longue durée (14 %, une part stable depuis cinq ans).

Les Français toujours plus préoccupés par la santé

Le baromètre de la Drees révèle par ailleurs que la santé demeure une préoccupation majeure des Français. Fin 2020, ils sont ainsi 80 % à déclarer que ce sujet les préoccupe « beaucoup ou assez ». Ils étaient 70 % entre 2014 et 2019.

Les personnes interrogées sont également plus nombreuses à estimer que la santé des Français « s'est détériorée au cours des dernières années : 56 % en 2020, contre 43 % en 2019 et 40 % en 2015. »

« Sans surprise, elles se disent aussi, beaucoup plus souvent qu’avant, préoccupées par les risques d’épidémie », ajoute la Drees. Ainsi, en 2020, près de neuf personnes interrogées sur dix se disent préoccupées par ce risque contre près d'une sur deux les années précédentes.

De façon logique, « les préférences exprimées par les répondants en termes de dépenses de santé (...) font écho à l'évolution de leurs préoccupations sur l'état de santé de la population ».

Fin 2020, ils sont ainsi plus de 70 % à estimer « qu'il n'y a pas de raison de limiter les dépenses car la santé n'a pas de prix ». Un chiffre nettement plus bas en 2013 (58 %). 


Source : lequotidiendumedecin.fr