Lutte anti-tabac

La Direction générale de la santé veut garder la cap

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Publié le 03/11/2016
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C’était en septembre 2014. « Nous ne pouvons plus nous résigner à ce que le tabac tue 73 000 personnes chaque année dans notre pays, soit l’équivalent d’un crash d’avion de ligne par jour, avec 200 passagers à bord ! », déclarait Madame Marisol Touraine en présentant son Programme national de réduction du tabagisme (PNRT). Un plan ambitieux visant à faire baisser de 10 % le nombre de fumeurs dans un délai de 5 ans puis de passer sous la barre de 20 % dans les 10 ans.

Deux ans plus tard, où en est-on ? « De nombreuses mesures ont été votées et sont déjà en vigueur », indique-t-on à la Direction générale de la santé (DGS) en citant notamment l’interdiction de la publicité pour le tabac dans les lieux de vente, l’obligation de la demande « d’une preuve de majorité » lors de l’achat de tabac, l’interdiction de nouveaux débits de tabac autour des écoles et des lieux d’accueil des jeunes, l’interdiction de fumer dans les véhicules en présence d’un mineur.

À la DGS, on précise que d’autres mesures entreront pleinement en application en 2017. « Cela sera le cas pour l’interdiction des arômes et des additifs qui facilitent l'inhalation ou l'absorption de nicotine, l’interdiction des capsules, la mise en place du paquet neutre, le renouvellement et l’agrandissement des avertissements sanitaires, qui seront sur tous les paquets de cigarettes au 1er janvier 2017. Cela concernera aussi l’interdiction des marques promotionnelles de tabac, qui interviendra en novembre avec un délai d’écoulement des stocks de produits », souligne-t-on à la DGS. En 2017, il y aura aussi l’obligation pour les industriels et leurs représentants de déclarer chaque année leurs dépenses de lobbying.

D’autres mesures ont aussi été prises, notamment le triplement du forfait de prise en charge par l’Assurance-maladie des substituts nicotiniques. Ce forfait est passé à 150 € pour les 20-30 ans, les allocataires de la CMU-C, les personnes souffrant d’affections de longue durée liées à un cancer et les femmes enceintes. Ce triplement passe même actuellement à l’ensemble des bénéficiaires. Parmi les autres mesures, le ministère cite notamment la possibilité pour les médecins du travail, les dentistes, les kinésithérapeutes, et les infirmières de prescrire des substituts nicotiniques, l’élargissement de la prescription par les sages-femmes à l’entourage de la femme enceinte, ainsi que l’intégration d’un indicateur « prise en charge du tabac » dans la rémunération des médecins selon les objectifs de santé publique de la convention médicale.

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du médecin: 9531