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Parties de cache-cache avec les allergènes

Publié le 13/02/2014
CAPALLERGIES-ART1

CAPALLERGIES-ART1

La fillette a un pépin
Elle a 3 ans, elle a des antécédents de dermatite atopique et d’allergie à la pistache, à l’arachide et aux fruits à coque. Un jour, pendant qu’elle suce un pépin d’orange (alors qu’elle n’en a jamais avalé), elle est prise d’un   œdème labial. Les auteurs (Ta et White, San Diego) attirent l’attention sur une possible allergie croisée entre pépins de fruits et arachides et fruits à coque.
 
Un saxophoniste sauvé par une stérilisation
On connaît le « poumon du saxophone », maladie allergique liée à des allergènes fongiques qui s’accumulent dans les instruments mal nettoyés. Sham ( Atlanta) a présenté le cas d’un saxophoniste de 68 ans  qui, depuis un an, a une toux sèche et un wheezing. Corticoïdes, bronchodilatateurs et antibiotiques sont sans effet. On fait un bilan allergologique : les tests cutanés sont positifs pour Alternaria et Curvularia. Le seul traitement efficace est la stérilisation du saxophone. Le tableau clinique s’améliore et les IgE spécifiques diminuent.
 
Du vin ? Non merci !
Certaines personnes ne boivent jamais non pas par vertu mais parce qu’elle ont intolérantes à ce breuvage. Questionnaire administré à 30 personnes se plaignant d’une intolérance au vin. Les manifestations de cette intolérance sont : céphalées (69 %), flush (38 %), congestion nasale (38 %), nausées et vomissements (9 %). Sont également signalés : éternuements, rhinorrhée, prurit nasal et pharyngien, toux, diarrhée, rash cutané, douleurs abdominales, wheezing, difficultés respiratoires.
Signalons que ces patients ont un profil particulier : rhinite allergique (12 %), allergie médicamenteuse (43 %), réactions aux sulfites et au glutamate (75 %). (S. Montoya, Belmont).
 
Césarienne : une expulsion bien particulière
Elle a 40 ans. Elle est admise pour une césarienne. Elle se sait allergique à des pollens d’arbres dont le bouleau et aux phanères de chat mais n’a pas d’allergie connue au latex ou à des médicaments.
On la césarise. On lui administre de l’ocytocine par voie intra-utérine. Vingt minutes plus tard, apparaissent un prurit, un engourdissement des doigts, une chute tensionnelle à 8/3,5 mmHg et une urticaire sur les cuisses, les bras et le torse. Traitement d’urgence avec adrénaline et corticoïde. Tout rentre dans l’ordre. 
Bilan : IgE spécifiques du latex à 2,07 kU/L (positif quand > 0,10 kU/L).
Cette patiente a donc présenté  une réaction anaphylactique au latex peropératoire. Ce risque est fortement accru en chirurgie obstétricale du fait :1) du contact du latex avec les surfaces muqueuses ; 2) de l’injection intra-utérine d’ocytocine qui est susceptible d’expulser les allergènes de latex de l’utérus vers le sang. Ajoutons qu’il pourrait exister une allergie croisée entre latex et ocytocine de synthèse. (M. Shum, New York).
 
C‘est quand même pas de peau !
Nous sommes en saison pollinique. Deux individus font des efforts physiques violents. Tout en étant en contact cutané direct avec des graminées fourragères. Ces deux personnes doivent être hospitalisées en urgence pour une réaction anaphylactique. Un des deux avait des antécédents d’allergie à des pollens, pas l’autre. Aucun des deux n’avait d’abrasion cutanée. Diagnostic : anaphylaxie par absorption cutanée de graminées fourragères. ( K. Lotvi, Burlington).
 
Dr EMMANUEL DE VIEL
 

Source : lequotidiendumedecin.fr