Cancer de l’ovaire avec mutation BRCA

Un anti-PARP prolonge la survie de plus d’un an

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Publié le 30/06/2020
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L’Olaparib (Lynparza), en traitement d’entretien suite à une chimiothérapie à base de platine, améliore de 12,9 mois la survie des patientes BRCA mutées, en rechute d’un cancer de l’ovaire avancé.
A cinq ans, 42 % des patientes sous Olaparib, pour leur cancer de l'ovaire avancé, sont en vie

A cinq ans, 42 % des patientes sous Olaparib, pour leur cancer de l'ovaire avancé, sont en vie
Crédit photo : Phanie

L’étude de phase III SOLO-2 a inclus 295 patientes sensibles au platine, en rechute d’un cancer de l’ovaire, avec mutation des gènes BRCA 1/2. Elles étaient préalablement traitées par au moins deux lignes de chimiothérapie et en réponse à un protocole à base de platine. Elles recevaient ensuite soit l’inhibiteur de PARP Olaparib (n=196), soit un placebo (n=99). Lors de la première analyse réalisée après un suivi de 22,1 mois (1), l’Olaparib améliorait de 13,6 mois la survie sans progression (SSP) par rapport au placebo (19,1 vs 5,5 mois, HR=0,30 ; p < 0,0001).

Une survie prolongée de 13 mois

« A cinq ans, 42 % des patientes sous Olaparib et 33 % des patientes du bras placebo sont en vie », divulgue le Pr Poveda en amont du congrès (2). En effet, les résultats de cette analyse mettent en évidence une augmentation de 12,9 mois de la survie globale sous olaparib (51,7 vs 38,8 mois, HR=0,74, p=0,0537). Le risque de décès des patientes, recevant l’olaparib entre la réponse et la progression de la maladie, était réduit de 26 %.

Après un suivi médian de 65 mois, 28,3 % des patientes sous olaparib étaient en vie et n’avaient pas reçu d’autres traitements, contre 12,8 % des patientes du groupe placebo. De plus, 38,4 % des patientes du bras placebo sont passées sous olaparib.

Et en première ligne ?

Ces résultats de l’étude SOLO-2 viennent conforter l’utilisation de l’Olaparib en traitement d’entretien chez les patientes BRCA mutées, en rechute d’un cancer de l’ovaire. Néanmoins, depuis le début de cette année, l’anti-PARP est également disponible en traitement d’entretien de première ligne, suite aux résultats de l’étude SOLO-1, et pris en charge selon un dispositif de post-ATU de cohorte. De plus, les données de l’étude PAOLA (3) ont démontré, en première ligne, l’efficacité de l’olaparib associé au bevacizumab (versus bevacizumab seul). Des trithérapies d’entretien (associant immunothérapie, anti-PARP et bevacizumab) seraient également à l’étude…

(1) Pujade-Lauraine E., Lancet Oncol. 2017 Sep;18(9):1274-84.
(2) Poveda A. et al, ASCO 2020, abstract 6002
(3) Ray-Coquard I. et al, N Engl J Med 2019; 381:2416-28

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin