Ce qui déclenche les arrêts

Par
Publié le 02/06/2021
Article réservé aux abonnés

Lieu, météo et environnement social pèsent sur la survenue et le pronostic des arrêts cardiaques. « Même s’il reste délicat d’évaluer leur effet sur l’arrêt cardiaque, les circonstances étant multifactorielles, plusieurs points ressortent », résume le Pr Frédéric Lapostolle (Samu 93, Bobigny).

Primo, le lieu n’est pas indifférent. Les gares parisiennes par exemple sont des hauts lieux d’arrêts cardiaques. À même fréquentation, il y en survient bien plus qu’au palais de la Porte de Versailles. Stress, course pour attraper le train ? Les facteurs causaux restent flous. Le lieu influe aussi les chances d’être réanimés (présence de témoins, DAE à portée de main).

La météo pèse à la fois sur la survenue des arrêts cardiaques et sur leur pronostic. Les températures extrêmement basses sont associées à plus d’arrêts. Le froid a en outre un effet défavorable sur le pronostic. Chaque degré Celsius supplémentaire augmente la survie de 1 %. Ce qui peut sembler contre-intuitif, par rapport à la notion d’hypothermie thérapeutique, dont le bénéfice reste néanmoins débattu.

La pollution tend à majorer la survenue des arrêts cardiaques.

Enfin, l’entourage a un impact majeur sur le pronostic. Les arrêts cardiaques survenant devant un témoin formé aux gestes de premiers secours sont de bien meilleurs pronostics. Résultat, le niveau social pèse sur les chances d’être réanimés. Aux États-Unis, une étude a montré que les noirs ont bien moins de chances d’être réanimés que des blancs. L’arrêt survenant moins souvent en présence de témoins capables de faire un diagnostic, d’appeler les secours, voire de faire les premiers gestes.

Est-ce que réanimer en présence des proches, de la famille, a un impact sur la réanimation ou sur les équipes médicales ? La réponse est non. Leur présence n’affecte pas la qualité de la réanimation, n’induit pas d’acharnement et ne perturbe pas les équipes médicales.

Entretien avec le Pr Frédéric Lapostolle (Samu 93 - Bobigny)

Pascale Solère

Source : Le Quotidien du médecin