Activité physique sous pompe

Des recommandations pratiques se dessinent

Publié le 21/05/2015
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Nous avons rapporté les résultats de l’étude DIABRASPORT prandiale, conduite au Centre de Recherche et d’études sur l’Intensification du traitement du diabète (CERITD) et au Centre Hospitalier Sud Francilien. Vingt patients ont ainsi effectué de façon randomisée deux activités physiques modérées de courte durée sur vélo ergonomique (30 minutes à 50 % VO2 max), 90 min après le déjeuner, l’une testant la réduction du bolus (– 30 %/– 50 %), l’autre la réduction du débit de base (– 50/– 80 % pendant le temps de l’activité physique et les 2 heures au décours). Tous les patients ont par ailleurs été équipés d’un iPo2, depuis 11 heures le matin et jusqu’au lendemain matin.

Si la comparaison de l’incidence des hypoglycémies (‹ 0,60 g/l) sur la période globale d’enregistrement holter ne montrait pas de différence, celles-ci étaient en revanche notées lors de l’analyse conduite par période. Ainsi, il est apparu que la réduction du bolus s’accompagnait d’une moindre tendance aux hypoglycémies dans l’après-midi que la réduction du débit de base (trois patients ont eu trois épisodes hypoglycémiques avec la réduction du bolus vs. six patients ont eu sept épisodes avec la réduction du débit de base, p = 0,07). Cette réduction se faisait au prix d’un niveau glycémique moyen plus élevé dans l’après-midi. Il n’était toutefois pas relevé de rebond hyperglycémique au dîner.

Anticiper la chute

Dans les deux cas, il était cependant observé une baisse de la glycémie de 0,70 g/l pendant la demi-heure d’activité physique, et ce, quel que soit l’ajustement proposé. Cette baisse devant donc être prise en compte pour l’élaboration d’une stratégie d’adaptation du traitement insulinique en cas d’activité physique et de traitement par pompe.

Des recommandations pratiques peuvent ainsi être proposées : si l’activité physique peut être anticipée, la réduction du Bolus – 30 %/– 50 % lors du repas précédant l’activité semble préférable à la réduction du débit de base mais se fera probablement au prix d’une hyperglycémie modérée dans l’après-midi. Si, en revanche, l’anticipation de l’activité n’est pas possible, on pourra alors jouer sur la réduction du débit de base – 50 %/– 80 %, en sachant toutefois que risque hypoglycémique sera plus élevé.

Si la situation impose la réduction du débit de base, il conviendra alors d’anticiper la chute de la glycémie (0,70 g/l environ) et de recommander de fait, la prise d’une collation calibrée de glucides si glycémie ‹ 1,50 g/l au démarrage de l’activité.

Session Activité physique Nutrition
Dr Sylvia Franc

Source : Bilan spécialiste