Transhumance vient du latin trans (au-delà) et humus (la terre, le pays). Le dictionnaire Le Robert la définit comme étant la « migration périodique du bétail de la plaine, qui s’établit en montagne pendant l’été. » C’est une pratique pastorale bien connue des éleveurs, notamment dans les zones montagneuses : Pyrénées, Alpes, Massif Central, Corse, Vosges et Jura. On en retrouve les premières traces vers 2000 ans avant J.-C., et elle est reconnue depuis 2020 au Patrimoine culturel immatériel de la France.
Quand les températures augmentent et que la nourriture se fait rare dans la vallée, c’est qu’il est temps de faire grimper les troupeaux. Michel Tiné est éleveur à Juzet-de-Luchon, une commune située dans le sud-ouest de la Haute-Garonne. Il a succédé à ses parents en 1980 mais a « toujours été là », à travailler à leurs côtés, à s’occuper du bétail. Avec 50 hectares et près de 120 vaches Gasconnes des Pyrénées, une race à viande rustique très prisée des amateurs, il a vécu et organisé de nombreuses transhumances. « Dès qu’il fait un peu meilleur, l’objectif est d’emmener les vaches là où elles pourront paître et profiter de l’espace, raconte-t-il. Les estives se situent entre 1 200 et 2 000 mètres d’altitude. Ce sont des terrains que nous louons aux communes, ce qui leur évite de les entretenir. Et c’est aussi une bonne chose car la présence des ruminants permet de régénérer la terre, faire vivre les sols. Sans nos vaches, ces endroits seraient envahis de mauvaises plantes, avec des risques d’incendies. » Bovins, moutons, chèvres, chevreaux… Dans toute la chaîne des Pyrénées, le bétail monte au frais pour l’été.
Moment de fête
Le jour « J » de la transhumance est une date importante, un moment de fête. Guider plusieurs dizaines de vaches sur une vingtaine de kilomètres en avalant quelque mille mètres de dénivelé n’est pas une mince affaire. « Chaque année, des volontaires viennent vivre ce moment avec nous, complète l’éleveur. On part vers six heures du matin, direction l’estive. Une fois à destination, on retrouve le vacher et on partage un repas tous ensemble. » Dimanche 18 juin, près de 25 personnes étaient présentes pour la transhumance 2023 de son bétail. « C’est très beau, ce départ de l’étable et du pré, dans la vallée, et ce chemin pour se rendre là-haut, dans les montagnes, témoigne Véronique, une participante. Et puis j’avais envie d’accompagner les vaches jusqu’à leur lieu de vacances. Elles partent tout l’été, elles sont ravies ! » Michel Tiné confirme : « quand s’installe le mois de mai, elles sentent qu’elles vont partir en estive, elles trépignent. On accroche une cloche autour de leur cou : c’est le signal, la perspective d’un voyage. » Elles ont hâte. Pour elles aussi, c’est la fête.
Herbe verte
De juin à octobre, les Gasconnes des Pyrénées prennent donc leurs quartiers en altitude. Le vacher, aidé de ses chiens, les surveille, vérifie qu’elles vont bien, n’attrapent pas de maladie ou d’infection. Une fois qu’elles sont entre de bonnes mains et que l’herbe verte est à portée de mâchoires, Michel Tiné leur dit « au revoir, portez-vous bien ! », et redescend dans la vallée sans tarder. Car si les vaches sont en vacances, c’est loin d’être le cas de l’éleveur : il faut profiter de cette migration pour faucher les terres qui composent l’exploitation. C’est cette herbe coupée puis séchée, le foin, qui permettra de nourrir les animaux durant l’hiver… avant la prochaine transhumance.
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