Même si certaines années ont été plus fastes, le marché du bio poursuit sa dynamique et son potentiel de croissance reste fort. Selon une récente étude du Credoc, le chiffre d’affaires des secteurs alimentaires et cosmétiques bio pourrait même doubler d’ici à 2027, pour passer de 13 à 26 milliards d’euros. Le salon Natexpo de Lyon a rassemblé un grand nombre d’acteurs du bio : 1 800 exposants et marques étaient au rendez-vous, révélateurs de la vitalité de ce mode de production et de transformation, encadré par la réglementation européenne depuis 1991. Qu’il s’applique à la cosmétique ou à l’alimentation, le bio est au cœur des défis de développement durable et de transition alimentaire, source d’emplois et créateur de valeur ajoutée.
Un ralentissement de la dynamique
Toutes catégories de produits confondues (alimentation sucrée et salée, cosmétique, hygiène, produits ménagers, etc.), le marché du bio est en progression depuis plus de 10 ans, avec une croissance à deux chiffres entre 2015 et 2020. Cependant, après un pic en 2021, les acteurs du secteur constatent un ralentissement de cette dynamique, corrélée, entre autres, à une baisse de la consommation globale des ménages et des référencements des produits bio en grandes et moyennes surfaces (GMS). À Lyon, l’objectif était aussi de faire un état des lieux de cette actualité, tout en présentant la riposte des acteurs du bio, sous forme de nouveautés, de variations et d’innovations. Il faut dire que les enjeux portés par ce secteur sont corrélés aux préoccupations des citoyens : naturalité, santé, circuits courts et respect des producteurs sont aujourd’hui les points clés d’une consommation responsable. Des tendances originales émergent donc régulièrement, en réponse aux attentes des consommateurs et au contexte incertain dans lequel elles s’inscrivent.
Souveraineté alimentaire
Guerre en Ukraine, changement climatique, catastrophes naturelles, hausse des coûts des matières premières et de l’énergie, inflation… L’actualité est marquée par de très nombreuses incertitudes, ce qui accentue le besoin de sécurisation alimentaire. Ce qui donne un souffle nouveau au fabriqué local : 77 % des consommateurs préfèrent désormais un produit local à un produit bio (Iri 2021). En France, l’autosuffisance alimentaire sur le blé bio a été atteinte en 2022. Autrement dit, 100 % du blé bio consommé dans le pays est français, tout comme le lait, les œufs et la viande. Par définition, le bio est en phase avec cette volonté d’aller vers davantage de souveraineté alimentaire : cultiver bio et fabriquer local sont complémentaires. De nombreuses créations (biscuits, condiments, boissons, yaourts, purées, etc.) proposées dans les allées de Natexpo en ont témoigné.
Innovations végétales
Une seconde tendance clairement constatée dans le bio alimentaire concerne les nouveautés et fusions végétales. De plus en plus de personnes adoptent un régime alimentaire qui limite la viande : en 2022, un Français sur deux dit vouloir réduire sa consommation carnée. Parallèlement, le régime vegan gagne du terrain et constitue un terrain de créativité culinaire. Qu’il s’agisse d’innovations, d’associations inédites ou de réinterprétations de grands classiques de la gastronomie, les nouveaux produits surprennent et séduisent, y compris les non-véganes. Un tarama réalisé avec des haricots blancs fumés et des dulses (algues) de Bretagne, une mayonnaise élaborée à partir d’eau de cuisson de pois chiches, une pâte à tartiner à la vanille à base de purée de lentilles corail, un houmous vert à la spiruline fraîche… Ces trouvailles gustatives présentées à Lyon ont trouvé et continueront de trouver leur public, d’autant plus qu’elles permettent d’associer atouts santé et respect de l’environnement. Une double approche indispensable.
Exergue : 77 % des consommateurs préfèrent un produit local à un produit bio
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