Cancer du sein héréditaire ou sporadique

BRCA1 au cœur d’un mécanisme commun

Publié le 20/04/2010
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Les formes familiales et héréditaires de cancer du sein sont étudiées depuis plusieurs années. Les scientifiques ont identifié dix gènes dont les mutations augmentent le risque de cancer du sein.

Neuf d’entre eux sont impliqués dans le système de réponse aux dommages de l’ADN, le dixième gène code pour une protéine qui inhibe l’action de l’enzyme AKT1, une protéine kinase de membrane.

Parmi ces 9 gènes, BRCA1 et BRCA2 jouent un rôle majeur dans la détection et la réparation des lésions de l’ADN et plus particulièrement dans la combinaison homologue. Leurs mutations sont responsables de 50 % des cas familiaux héréditaires de cancer du sein.

C’est à partir de ces données sur les cancers familiaux que les chercheurs du « Laboratoire d’étude des mécanismes de la régulation et de la recombinaison génétique » (LMR) se sont interrogés sur les facteurs de prédisposition à la forme sporadique.

Dans 50 % des cancers du sein sporadiques, on observe une surexpression de la molécule ATK1, les chercheurs ont montré que l’activation de la protéine AKT1 entraîne une séquestration de la protéine BRCA1 dans le cytoplasme. Impossible alors pour cette dernière de pénétrer dans le noyau ce qui l’empêche d’y jouer son rôle de réparateur de l’ADN.

Tout se passe comme si la cellule n’avait pas de gène BRCA1, mais, dans les cancers du sein sporadiques, sans que le gène ait subi une mutation (a contrario des formes héréditaires où le gène BRCA1 est altéré).

Ces résultats révèlent qu’il existe un même lien entre les cancers sporadiques et les cancers héréditaires : le système de réponse aux dommages de l’ADN.

Sachant que la protéine AKT1 est activée par les hormones, les traitements hormonaux pourraient, dans certains cas, conduire à une activation chronique de cette molécule et entraîner une dérégulation du gène BRCA1 et, par voie de conséquence, favoriser le développement de cancer du sein.

C’est une hypothèse que les chercheurs du Laboratoire d’étude des mécanismes de la régulation et de la recombinaison génétique comptent approfondir.

Communication de Bernard Lopez (LEM-CEA) dans le cadre d’un atelier parrainé par le CEA

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Congrès Hebdo