LES CELLULES HUMAINES reprogrammées comme cellules souches pluripotentes ou iPSCs (induced Pluripotent Stem Cells) pourraient représenter une révolution dans le domaine de la médecine personnalisée, en créant des traitements uniques à chaque patient.
Avant que cela devienne possible, des questions concernant la sécurité de ces cellules doivent être résolues.
Leur matériel génétique est-il altéré pendant le processus de reprogrammation ? Une étude publiée dans « Nature » le ferait supposer.
Une collaboration entre différents groupes de recherche sur les cellules iPS indique une altération du matériel génétique, faisant recommander « qu’un dépistage des anomalies génétiques sur les cellules iPS devienne une pratique standard, avant qu’elles soient utilisées en clinique. »
Dirigé par Kun Zhang, le travail a consisté en un examen de 22 lignées différentes d’iPS, obtenues suivant les différentes méthodes en cours pour reprogrammer des cellules cutanées en cellules souches pluripotentes.
Dans toutes les lignées, les chercheurs ont trouvé des mutations ponctuelles sur des parties codantes, à raison de six mutations par exons. « Toutes les cellules souches que nous avons examinées contenaient des mutations. Nous nous attendions à en voir dix fois moins que ce qui a été constaté. » Zhang et coll. ont nommé ces mutations « des cicatrices permanentes sur le génome ».
Ils observent que certaines mutations semblent silencieuses, mais que la majorité modifie des fonctions spécifiques des protéines codées, dont certaines sont associées aux cancers. « Avant d’injecter ces cellules dans un corps humain, nous devons nous assurer qu’elles présentent le même génome que le destinataire. »
Nature, 3 mars 2011.
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