Au cours des 15 dernières années, le taux de bébés mort-nés dans le monde a diminué de 2 % par an mais le nombre de ces décès, comptabilisés aux cours du dernier trimestre de grossesse ou après 28 semaines de gestation, demeure très élevé : 2,6 millions en 2015, soit 7 200 chaque jour, dont la moitié intervient au cours de l’accouchement.
Compilée dans « The Lancet », une série d’études impliquant 200 experts et 43 pays met un coup de projecteur sur ces enfants mort-nés. Et bat en brèche l’idée d’une quelconque « fatalité » en la matière, constatant en particulier que les anomalies congénitales n’expliquent que 7,4 % des cas.
Liste est faite des pathologies intervenant dans le décès des nourrissons à la naissance et qui pourraient être traitées – infections maternelles comme le paludisme et la syphilis, responsables respectivement de 8 % et 7,7 % des mort-nés –, des facteurs liés au mode de vie ou à l’alimentation, des maladies infectieuses impliquées. Sur le banc des accusés se trouvent aussi l’âge des mères, la pré-éclampsie et l’éclampsie, les grossesse prolongées… et bien sûr les facteurs géopolitiques et socio-économiques.
Car c’est dans les pays à faibles ou moyens revenus que 98 % des enfants mort-nés « ne voient pas le jour ». À titre d’exemple, le Pr Joy Lawn (Grande-Bretagne) observe qu’au rythme actuel, « plus de 160 années » se seront écoulées avant qu’une femme enceinte dans un pays de l’Afrique subsaharienne ait les mêmes chances de mettre au monde un enfant vivant qu’une femme d’un pays à revenu élevé.
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