Une femme sur trois est

Le test Mammaprint pour évaluer le pronostic des cancers du sein

Publié le 11/12/2008
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APRÈS UNE intervention réussie pour cancer du sein et une radiothérapie, il faut savoir s’il y a lieu de compléter le traitement par une chimiothérapie adjuvante. Il est très difficile d’en juger en se fondant sur les seuls critères cliniques et anatomopathologiques (âge de la patiente, taille de la tumeur, degré de différenciation, présence ou non de récepteurs hormonaux, envahissement ganglionnaire - critères de St Gallen). C’est pourquoi actuellement on préfère souvent jouer la sécurité et conseiller aux patientes de suivre une chimiothérapie, même si l'on sait qu'elle n’est peut-être pas réellement utile, le cancer ayant déjà été traité avec succès. On estime que le pourcentage de femmes recevant un traitement adjuvant dont elles n’ont pas nécessairement besoin varie de 45 à 70 %. Cette chimiothérapie est non seulement coûteuse mais lourde pour la patiente du fait de ses nombreux effets secondaires à court et long terme. Prédire comment un cancer va évoluer et prévoir l’inefficacité des traitements présentent donc un intérêt majeur.

Le bénéfice de la chimiothérapie.

Les progrès de la génomique vont permettre de savoir plus finement quelles femmes peuvent tirer un réel bénéfice de cette chimiothérapie. MammaPrint (test génomique axé sur l’expression de 70 gènes) représente une innovation dans l'évaluation pronostique des cancers du sein. En mesurant l’activité génique dans la cellule cancéreuse du sein, on peut déterminer pour chaque patiente le risque de récidive du cancer du sein dans les dix années suivantes. Par rapport aux critères de St-Gallen, MammaPrint classe clairement plus de patientes (environ 40 % contre 15 %) avec un risque faible de récidive. MammaPrint a été validé chez plus de 1 000 patientes dans le cadre d’études cliniques et a fait ses preuves dans plus de 7 000 tests. Parmi ces différentes études, l’essai prospectif RASTER, publié dans « The Lancet » en 2007, a montré de façon significative que Mammaprint a permis de «  reclasser » une femme sur trois, c'est-à-dire de ne pas la traiter ou au contraire de la traiter, en fonction des résultats du test génomique.

MammaPrint a obtenu l’approbation de la FDA. Validé au niveau international, ce test a reçu l’approbation des autorités de santé européenne pour être commercialisé en Europe.

Conférence de presse internationale organisée par Agendia, dans le cadre du 33e Congrès de l’ESMO (Stockholm), à laquelle participaient : R. Bernards (CSO Agendia), J. Gligorov (Paris), G. Viale (Milan) et M. Wolf (Berlin).

Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8479