Des chercheurs américains viennent de décrire, dans un article paru jeudi 4 juin dans « Science », un nouveau système CRISPR capable de modifier l'ARN, là ou les montages CRISPR-Cas9 connus jusqu'à présent ne pouvaient éditer que l'ADN. Cet outil ouvre la possibilité de changer temporairement le profil d'expression génétique d'une cellule, et non pas définitivement comme le fait le CRISPR-Cas 9.
L'équipe du Dr Feng Zhang, du MIT, associée à des chercheurs des instituts américains de la santé (NIH) menés par le Dr Eugen Koonin et des chercheurs de l'université Rutger du Nouveau Brunswick, expliquent dans leur article le fonctionnent de l'enzyme C2c2, capable de se fixer sur un brin d'ARN afin de le dégrader. Naturellement présent dans les bactéries, CS2c2 a normalement pour fonction de protéger la bactérie contre les infections virales.
L'action de CS2c2, couplée au système CRISPR-Cas9, permet de cliver les molécules d'ARN pour en modifier la séquence avant sa traduction en protéine par la cellule, et ainsi forcer la cellule à produire une protéine modifiée pendant une période déterminée. Une autre application consiste à coupler CS2c2 à un marqueur fluorescent pour décrire le parcours et la quantité d'ARN produite.
Au cours de leurs travaux, les chercheurs sont parvenus à stopper de façon très précise l'expression d'un gène, ouvrant la voie à des applications thérapeutiques en cancérologie ou dans les maladies rares.
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