Un espoir thérapeutique grâce à l’animal

Un traitement libère le cholestérol dans le Niemann-Pick

Publié le 27/01/2009
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CERTES LA MALADIE est rare, mais elle est dramatique. Ce qui donne toute sa valeur à l’avancée que viennent de réaliser des chercheurs texans dans le traitement de la maladie de Niemann-Pick de type C. Sur le modèle expérimental de la souris, ils ont réussi à améliorer l’état de santé des rongeurs atteints et à prolonger leur existence grâce à une dose unique d’une molécule baptisée CYCLO.

La maladie de Niemann-Pick de type C est une affection héréditaire transmise sur le mode récessif. Elle résulte de mutations inactivant l’une des deux protéines (NPC) qui favorisent le mouvement du cholestérol non estérifié de la membrane des lysosomes jusqu’au compartiment du cytosol. La conséquence de la mutation est une accumulation de cholestérol non estérifié, dès la vie fœtale, dans le lysosome. La traduction clinique est un syndrome fait d’insuffisance respiratoire, d’insuffisance hépatique et de neurodégénérescence.

La 2-hydroxypropyl-ß-cyclodextrine (CYCLO).

La voie thérapeutique testée par Benny Liu et coll. vise, en inversant le défaut de transport du cholestérol, à le remettre dans le pool métabolique actif, afin de favoriser son élimination. Ils ont ainsi soumis des souris déficientes en NPC à un agent se liant au stérol, la 2-hydroxypropyl-ß-cyclodextrine (CYCLO). Administrée en une prise unique à l’âge d’une semaine, elle a permis la libération immédiate du cholestérol séquestré. L’expression de protéines pro-inflammatoires a diminué dans le cerveau et le foie. À l’âge de 49 jours, la perte corporelle de cholestérol dépassait 900 mg/kg, la fonction hépatique était améliorée, la neurodégénérescence était moindre et les souris avaient survécu plus longtemps (que des témoins non traités).

Il reste à déterminer si des injections itératives de CYCLO conserveraient la même efficacité dans le temps en prévention des troubles hépatiques, pulmonaires et la neurodégénérescence. Quoi qu’il en soit, cette molécule montre des potentialités thérapeutiques chez l'humain.

Proc Natl Acad Sci USA, doi 10.1073/pnas.0810895106.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr