Une analyse épigénomique montre un lien entre polyarthrite rhumatoïde et maladie de Huntington

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Publié le 15/05/2018
recherche genetique

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Crédit photo : Phanie

En étudiant les caractéristiques épigénétiques de la polyarthrite rhumatoïde (PR), des chercheurs américains ont découvert des voies de signalisation communes avec la maladie de Huntington. Ces résultats sont publiés dans « Nature Communications ».

Pour mieux comprendre le rôle de l'épigénome dans la pathogenèse de la PR et découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques, les chercheurs ont développé une méthode appelée EpiSig. Basée sur un algorithme et sur les technologies dites « omiques », elle permet d'identifier des régions génomiques ayant des profils similaires en une seule analyse et ainsi d'identifier les voies de signalisation impliquées dans le dysfonctionnement immunitaire.

La plus grande collection d'épigénomes pour les FLS de PR

Les analyses ont été réalisées sur des échantillons de synoviocytes fibroblastiques de patients atteints de PR, qui ont été comparés à un groupe contrôle (synoviocytes fibroblastiques de patients ayant de l'arthrose). Ces cellules de la membrane synoviale constituent une lignée cellulaire homogène et ont un rôle essentiel dans les problèmes articulaires rhumatoïdes.

Les modifications des histones, la chromatine, l'expression de l'ARN et la méthylation de l'ADN du génome entier ont pu être étudiées avec EpiSig. « Nous avons généré la plus grande collection d'épigénomes pour les synoviocytes fibroblastiques de PR et établi le premier paysage épigénomique global à haute résolution pour la PR », indiquent les auteurs.

Des cibles thérapeutiques potentielles

Cette analyse a mis en évidence des voies de signalisation cellulaire de la PR déjà connues ou attendues, telles que les voies de signalisation de l'intégrine ou la signalisation de p53. Des résultats plus surprenants ont été obtenus, dont le plus important est la mise en évidence des voies communes entre la PR et la maladie de Huntington. « Il y a une multitude de gènes qui pourraient servir de cibles potentielles dans cette voie », soulignent les auteurs, qui ont mis en avant l'intérêt potentiel de la Huntingtin-interacting protein-1 (HIP1), une protéine déjà connue en oncologie. « Le fait que nous ayons pu valider le rôle d'une protéine clé dans la voie “Huntington’s Disease Signaling” indique que notre méthode non biaisée peut identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles ».

« Cette nouvelle méthodologie et l'ensemble des données obtenues offrent une nouvelle façon d'identifier les cibles spécifiques de la PR qui peuvent être utilisées pour développer de nouveaux agents thérapeutiques », concluent les auteurs. De nouvelles études sont nécessaires pour confirmer les nouvelles cibles, tout en prenant en compte la diversité des patients.


Source : lequotidiendumedecin.fr