Ulcères veineux des jambes

La compression, mal nécessaire

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Publié le 24/02/2020
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Les kits de bandages multitypes, traitements de référence pour la cicatrisation des ulcères veineux des jambes, ont désormais un prix limite de vente ce qui devrait améliorer l’accès aux soins.
La prescription doit être personnalisée en fonction de nombreux paramètres

La prescription doit être personnalisée en fonction de nombreux paramètres
Crédit photo : Phanie

Les études ont démontré, avec un niveau de preuve élevé, que la compression améliorait la cicatrisation des ulcères de jambes d’origine veineuse, mais on manque de données concernant leur efficacité sur la récidive d’ulcère ou le lymphœdème. Celui-ci reste le parent pauvre, ses traitements étant onéreux et très mal remboursés.

Le bandage multitype (comportant au moins deux bandes compressives différentes) reste de première intention, avec ou sans composante à allongement court – les bandes à allongement long ayant des indications limitées à la prise en charge de certains œdèmes des membres inférieurs. La prescription d’un bandage multitype doit être personnalisée afin de garantir un haut niveau de pression délivré sous le bandage, en tenant compte de la technique de pose, du calibrage, de l’œdème, d’une plaie éventuelle, mais aussi du profil du patient, de sa mobilité et du coût du système. « Un prix limite de vente a été instauré pour les kits de compression, ce qui représente une avancée majeure pour la continuité des soins, le reste à charge étant souvent bien trop important », se félicite la Dr Sylvie Meaume, dermatologue-gériatre, à l’Hôpital Rothschild, Paris. Il ne peut donc plus y avoir de dépassement sur les kits compressifs. Cela concerne UrgoK2, COban2, Profore et le kit Biflex depuis l’an dernier, et le kit Rosidal Sys depuis 2017.

Nouveau venu en 2019, le kit Biflex Short Stretch à deux composants a été évalué versus Profore à quatre composants en étude multicentrique contrôlée chez des patients présentant un ulcère veineux. Sur 88 personnes, 48,9 % vs 24,5 % (p = 0,02) ont obtenu la cicatrisation complète pour le Profore à 16 semaines, avec une acceptabilité supérieure, que ce soit pour le patient ou le médecin.

Les bas multicouches peuvent être une solution intéressante pour les fins de cicatrisation, la prévention de la récidive des ulcères ou le maintien de la compression des lymphœdèmes. Leur application est facilitée et ils sont plus esthétiques mais seul le Venotrain Ulcertec est remboursé en France.

Session plénière « La compression : un mal nécessaire ! »

Dr Maia Bovard-Gouffrant
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Source : Le Quotidien du médecin