Chroniques d'un médecin de Roland-Garros

L’échographie à Roland-Garros, un privilège à utiliser à bon escient

Publié le 03/06/2019
Jean-Louis Brasseur

Jean-Louis Brasseur
Crédit photo : DR

Le service d’échographie de Roland-Garros, dirigé par le Dr Jean-Louis Brasseur, fête cette année son vingtième anniversaire. Auteur de publications sur le sujet, de conférences d’enseignement, ce médecin a su rassembler une équipe d’experts, au nombre de neuf, qui se relaient à la porte d’Auteuil. Deux machines de dernière génération sont mises à leur disposition au sein des infirmeries des courts Lenglen et Chatrier.

Les échos ne sont pratiquées que lorsqu’elles sont précédées d’un examen clinique précis de la blessure du joueur. Une demande circonstanciée est rédigée, fournissant les informations pour guider au mieux l’examen. Compte tenu de l’unité de lieu, l’examinateur bénéficie en direct de l’échographie, fabuleux privilège.

130 à 150 échographies par édition

Entre 130 et 150 échographies sont réalisées chaque année, pour les joueurs et joueuses. Le chiffre est stable. Les pathologies sont variées. Les lésions musculaires sont les plus fréquentes, principalement au niveau des membres inférieurs, adducteurs, ischio- jambiers… Viennent ensuite les entorses de chevilles notamment, les lésions tendineuses… On retrouve fréquemment des pathologies du poignet, surtout celles qui touchent le tendon extenseur ulnaire du carpe, et des lésions du muscle droit de l’abdomen car il est très sollicité, en particulier lors du service. Ce sont deux pathologies très spécifiques aux joueurs de tennis.

L’échographie a ses indications et ses limites. La lésion musculaire aiguë peut être trompeuse dans une imagerie trop précoce, elle sera beaucoup mieux visualisée au bout de quelques jours. On risque de sous-estimer la lésion si l’on est trop pressé car le saignement se développe progressivement.

La fréquentation journalière de ces spécialistes en imagerie interpelle sur l’utilisation de cette technique. Elle apparaît à la fois comme incontournable, en pathologie de l’appareil locomoteur, mais nécessite une formation solide et une utilisation régulière pour être pertinente. La formation du Diplôme d’université en échographie, théorique et pratique, validée par le Conseil de l’Ordre des médecins s’étale sur une année et nécessite près de 60 demi-journées de stage.

Dr Jacques Parier

Source : lequotidiendumedecin.fr