Réaction immédiate IgE dépendante

Plusieurs allergènes sont en cause dans l’allergie au chat

Publié le 28/04/2009
Article réservé aux abonnés
1276107619F_600x_58383_IMG_13673_1241011988017.jpg

1276107619F_600x_58383_IMG_13673_1241011988017.jpg

Majeurs ou mineurs

Longtemps considérée comme relevant d’un seul allergène, l’allergie au chat peut correspondre à plusieurs allergènes, majeurs ou mineurs :

- feld 1 : allergène majeur et le plus connu ( felis domesticus primus), il a été isolé il y a environ trente ans. Sa production est issue des glandes salivaires, sébacées et anales. De petite taille et très volatile, il contamine très facilement l’air ambiant et les vêtements. Sa sécrétion est dépendante de la production de testostérone. Pour cette raison, le chat non castré est plus allergisant qu’un chat castré ou qu’une chatte ;

- feld 4 : allergène majeur du chat, il concerne 63 % des allergiques à cet animal. On le retrouve plus volontiers dans les glandes salivaires sous-mandibulaires du chat ;

- feld 2 (albumine du chat) : est présent dans les phanères de chat ;

- feld 3 (inhibiteur de la cystéine protéase) sont également isolés.

Chat et viande de porc

Allergie croisée entre chat et viande de porc.

L’allergène croisant responsable est l’albumine de chat. L’identité entre cette albumine de chat et celle de porc est de 82 %. On observe des symptômes allergiques tant avec la viande de porc crue que la viande fumée. Un cas d’allergie grave au sanglier liée à ce syndrome porc/chat a été décrit dès 2001.

Symptômes cliniques observés

La symptomatologie décrite lors d’une allergie au chat peut toucher les yeux (conjonctivite), les voies aériennes supérieures (rhinite) ou les voies aériennes inférieures (crise d’asthme). Des poussées d’eczéma atopique sont également décrites ainsi que l’urticaire de contact qui pour sa part est volontiers liée à un phénomène de léchage.

Le diagnostic d’évocation d’une allergie au chat repose sur l’histoire clinique confortée par des tests cutanés au chat, positifs en prick. Dans certaines conditions (prise de bêtabloquant, doute sur le test cutané, grossesse, etc.…), le dosage des IgE-spécifiques peut apporter une aide précieuse. La recherche d’un asthme sous-jacent par des épreuves fonctionnelles respiratoires est également parfois utile.

Prise en charge

Le traitement d’une allergie au chat repose sur différents principes :

1) Traitement préventif avec si possible éviction du chat tout en tenant en compte des conséquences psychologiques que cela peut entraîner. Il est à noter qu’il faut environ six à neuf mois pour que les allergènes de chat en particulier Feld 1 disparaissent de l’habitat (cet allergène a souvent été détecté dans les matelas, les tapis, les canapés).

L’accès de l’animal à la chambre doit être proscrit. Il doit être lavé une à deux fois par semaine à l’aide d’un gant humide ou douché une fois par mois. L’efficacité est de courte durée.

On préférera l’utilisation d’un aspirateur à filtre HEPA (haute efficacité pour les particules aériennes) à un aspirateur classique.

2) Traitement curatif : chaque symptôme doit être jugulé par un collyre, un antihistaminique, un traitement inhalé selon l’organe cible.

La désensibilisation semble efficace et de prochaines études devraient analyser l’efficacité de l’immunothérapie sublinguale dans l’allergie au chat.

Dr CATHERINE QUÉQUET Allergologue Amiens

Source : lequotidiendumedecin.fr