Gare aux triglycérides. Selon une étude danoise portant sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques, les méfaits d’une dyslipidémie ne se limitent pas à des taux trop élevés de LDL-cholestérol. Une hypertriglycéridémie augmente également ce risque chez les hommes comme les femmes. À noter que l’équipe de l’hôpital de Copenhague n’a retrouvé le lien entre hypercholestérolémie et AVC ischémique que chez les hommes.
«Les recommandations actuelles pour la prévention des AVC concernent le cholestérol et non la triglycéridémie à jeun, souligne l’auteur principal de l’étude, le Dr Mariane Benn. C’est la première fois que le risque d’AVC est évalué pour des taux très élevés de triglycérides par rapport à des taux très élevés de cholestérol dans la population générale».
L’équipe danoise a suivi 7579 femmes et 6372 hommes, tous caucasiens et d’origine danoise. Les patients étaient indemnes de dyslipidémie à l’inclusion (1976-1978) et suivis ensuite pendant 33 ans. Le diagnostic d’AVC ischémique était porté sur la présence de symptômes neurologiques focaux persistant au-delà de 24 heures. Au cours du suivi, un AVC ischémique a été observé chez 837 femmes et 837 hommes.
Pour une triglycéridémie (TG) de 1 à 2 mmol/l (0,89 à 1,77 g/l), c’est-à-dire pour un taux peu augmenté (normal<1,50g/l), le risque relatif est de 1,2 chez les femmes, par rapport à un taux<1 mmol/l (<0,89 g/l). Pour une TG≥5 mmol/l (≥4g/l), le risque relatif est de 3,9 par rapport au même taux référence. Les hommes présentent un risque relatif compris entre 1,2 et 2,3 pour des TG similaires. L’hypercholestérolémie n’a augmenté le risque d’AVC ischémique que chez les hommes et pour des taux ≥9 mmol/l (≥3,48 g/l).
Annals of Neurology, publication en ligne du 21 février 2011. DOI:10.1002/ana.22384
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