Santé publique France (SPF) dévoile aujourd’hui les nouvelles recommandations sur la diversification alimentaire pour les enfants de 4 mois à 3 ans et lance à cette occasion une campagne d’information afin d’accompagner au mieux les futurs et nouveaux parents ainsi que les professionnels de santé et de la petite enfance.
Des outils pratiques et des contenus pédagogiques et accessibles au plus grand nombre sont proposés et diffusés pour permettre une bonne appropriation de ces nouvelles recommandations alimentaires.
Introduire tous les groupes d'aliments dès 4 mois
Les recommandations alimentaires du PNNS (Programme National Nutrition Santé) pour les enfants de moins de 3 ans ont été actualisées en 2021 par Santé publique France sur la base des avis de l’Anses et du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Elles ont été mises au point avec l’appui de professionnels de santé et de la petite enfance et ont fait l’objet de plusieurs études auprès de parents et de professionnels de santé.
La principale nouveauté concerne la possibilité d’introduire tous les groupes d’aliments, y compris les aliments réputés allergènes, dès le début de la diversification, c’est-à-dire entre 4 et 6 mois. « Il n’est plus recommandé de retarder l’introduction des aliments les plus allergènes comme le gluten, l’œuf, les arachides, les produits laitiers, même chez l’enfant à risque d’allergie », est-il précisé. Tous les groupes d’aliments, ce sont aussi « les légumes secs, les produits céréaliers complets (pain complet ou aux céréales, pâtes/semoule complètes…), à introduire en fonction des capacités digestives de l’enfant, est-il ajouté. L’enfant s’habituera ainsi très tôt à consommer des aliments riches en fibres ». L’introduction des différents groupes alimentaires peut se faire sans respecter un ordre particulier.
Ajout systématique de matières grasses
Parmi les autres nouveautés, il est également préconisé « d'ajouter systématiquement des matières grasses (alterner huiles de colza, de noix, d’olive ou de temps en temps un peu de beurre) dans les préparations maison ou dans celles du commerce qui n’en contiennent pas ». En effet, les apports en lipides des enfants de moins de 3 ans sont en moyenne insuffisants, rappelle SPF.
En outre, de nouvelles textures peuvent être introduites à partir de 6-8 mois (environ 2 mois après le début de la diversification). Il est précisé de « passer progressivement des purées ou compotes lisses aux aliments écrasés, puis aux petits morceaux mous puis à croquer ». Cela stimule l’apprentissage de la mastication par l’enfant et son acceptation ultérieure des aliments solides. Et dès un an, il est possible « d'alterner lait de croissance et lait de vache entier UHT ».
Proposer un aliment jusqu'à 10 fois
Quant aux produits sucrés, l'introduction doit se faire à « l’âge le plus tardif possible et de manière limitée ». Actuellement, la consommation de confiserie, boissons sucrées ou gâteaux apparaît trop tôt dans la diversification alimentaire. « Le goûter est en France très largement dominé par la consommation d'aliments transformés sucrés et/ou gras, note SPF. Il est fortement recommandé de proposer à l'enfant des produits intéressants d'un point de vue nutritionnel au goûter ».
De plus, SPF indique que certains aliments sont à proscrire en raison de risques infectieux : pas de lait cru ni de fromages au lait cru avant 5 ans ; pas de viande, poisson, coquillages crus ou peu cuits ni d'œufs crus ou de préparations à base d'œufs crus (mousse au chocolat ou mayonnaise maison) avant 3 ans ; pas de miel avant 1 an. Et les produits à base de soja sont déconseillés « aux moins de 3 ans, en raison de leur teneur en isoflavones (rôle suspecté de perturbateur endocrinien) ».
SPF insiste sur l'importance des interactions parents/enfants au moment du repas. Quelques fondamentaux sont rappelés : proposer à l’enfant de manière répétée (jusqu’à 10 fois) les aliments qu’il n’apprécie pas tout de suite, faire confiance à l’appétit de l’enfant et être attentif aux signes de rassasiement, ne pas le forcer à manger. Enfin, alors qu'« au repas comme à beaucoup d'autres moments, l'enfant a besoin d’attention », SPF souligne qu'il est « préférable d'éteindre la télé et de laisser les téléphones à distance. De son côté, l'enfant sera moins distrait et sentira mieux quand il est rassasié ».
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